Rodin et Toulouse-Lautrec : l’art français à l’honneur au Musée d’Israël

Eh non, il n’y a pas qu’à Paris que que l’on peut découvrir actuellement une exposition dédiée à Henri de Toulouse-Lautrec… Actuellement et jusqu’au 10 mai 2020, le Musée d’Israël à Jérusalem présente Rodin and Toulouse-Lautrec. Expressive genius, une belle et grande exposition mettant en parallèle le peintre et le sculpteur, et plus particulièrement leur travail sur la représentation du corp humain, ses formes, ses gestes, ses volumes… 

Baignant tous deux dans des univers artistiques distincts – la culture et la mythologie pour l’un, le spectacle et les marginaux pour l’autre -, Auguste Rodin et Henri de Toulouse-Lautrec vont cependant se rejoindre dans leur étude des corps.

Ils se rencontreront même brièvement, dans un cabaret de Montmartre où Rodin rendait visite à Vincent Van Gogh et Paul Gauguin. Toulouse-Lautrec y était alors occupé à décorer une paroi murale.

Sculpteur le plus célèbre de son époque, considéré comme le père de la sculpture moderne et source d’inspiration pour nombre d’artistes qu’il a profondément influencé, l’exposition présente d’Auguste Rodin des oeuvres majeurs de commandes publiques ou d’autres travaux, ainsi que des éléments de La Porte de l’Enfer, point d’orgue de son oeuvre, commencée en 1880 et jamais achevée.

On y trouve bien entendu des « mains », dont il se fera une spécialité, et également L’homme au nez cassé, bronze réalisé en 1863-1864. Une oeuvre qui, comme le dira l’artiste lui-même, va être déterminante dans sa carrière et dont la pensée va l’accompagner toute sa vie.

La réalisation de L’homme au nez cassé lui prendra dix-huit mois.

« Je n’ai jamais fait mieux. »

Auguste Rodin

Toulouse Lautrec quant à lui a eu une vie et une carrière courtes. Baigné dans la vie du quartier de Montmartre, il va en dépeindre à travers ses oeuvres toute l’âme bohème et artistique – cabarets, cirques, cafés… -, mais aussi ses excès. Un sujet inépuisable qui va lui permettra de développer un mode de communication aujourd’hui utilisé par le monde entier : l’affiche.

Et dire que les siennes figurent parmi les plus célèbres serait presque une gageure. Il est donc normal que ce soit l’une d’entre elle qui accueille le visiteur. Reine de Joie, lithographie de 1892, est un projet commandé par l’auteur polonais Victor Joze dans le but d’illustrer sa nouvelle érotique Reine de Joie. Cette affiche montre le moment où le baron de Rozenfeld donne à sa maîtresse, Alice Lamy, l’acte de propriété de la demeure qu’il lui avait promise. Un acte que la courtisane va récompenser d’un long baiser sur le nez crochu du baron. Aristocratie et petite vertu se mêlent, un mélange des genres et des classes chers à l’artiste. 

Cette caricature, ouvertement antisémite et stéréotypée du banquier juif, est très largement inspirée par le baron Alphonse de Rothschild, qui fut cependant incapable de stopper la publication du livre, tout comme celle de l’affiche.

On y découvrira également l’affiche créée à la demande d’Aristide Bruant en 1892 pour ses représentations au café-concert des Champs-Elysées, Les Ambassadeurs, ou encore le très beau portrait de Mademoiselle Marcelle Lender, de 1895, une des compagnes du peintre, artiste au Théâtre du Gymnase. Sans oublier bien entendu Jane Avril, danseuse du Moulin Rouge, amie et égérie à laquelle Toulouse-Lautrec restera très lié jusqu’à sa mort en 1901.

Une très belle exposition, à découvrir jusqu’au 10 mai 2020 au Musée d’Israël à Jérusalem.

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