Dès le Moyen Age et jusqu’à la fin du 19ème siècle, certaines cours de justice européennes imposaient aux juifs le respect du serment « More Judaico ».
Dans les procès opposant un juif à un chrétien, et pour convaincre les juges de la sincérité de leurs témoignages, les israélites devaient se plier à un serment supplémentaire, qui au fil du temps prit des formes humiliantes : jurer sur la Bible tout en portant une couronne d’épines ; jurer debout sur une carcasse de porc ; réciter sans faute le serment More Judaico sous peine d’amende ; appeler sur soi toutes les malédictions du Lévitique et du Deutéronome…
Aboli en France lors de la Constituante de 1791, le serment More Judaico fut cependant rétabli sous l’Empire dans l’Est du pays, et devait désormais être prêté dans une synagogue, le jureur vêtu du talith et des tefillins. Les rabbins refusant de s’y soumettre étaient condamnés.
En 1839, lors d’une affaire connue sous le nom de « procès de Saverne », le rabbin de Phalsbourg, Lazare Isidor, refuse d’ouvrir les portes de sa synagogue afin que s’y déroule un serment More Judaico. Inculpé, le rabbin demande à Adolphe Crémieux d’assurer sa défense. Il gagne le procès, le tribunal jugeant que Lazare Isidor n’avait fait qu’obéir à sa conscience.
Le serment More Judaico est aboli sur l’ensemble du territoire français en 1846. L’année suivante, Lazare Isidor devient grand-rabbin de Paris, puis en 1866 grand-rabbin de France.
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