(extrait de l’article « Peindre la lumière. 1874-2024 : 150 ans d’histoire de l’Impressionnisme » publié dans le magazine L’Arche 704)
Comme ce fut le cas pour le Fauvisme au Salon de 1905, lors duquel Louis Vauxcelles compara une sculpture de Marquet à un “Donatello dans la cage aux fauves”, l’Impressionnisme doit lui aussi son nom à un critique d’art : Louis Leroy. Face à l’Impression Soleil Levant de Monet, numéro 98 du catalogue, Leroy s’interroge : ”Que représente cette toile ? Impression ! Impression, j’en étais sûr. Je me disais aussi puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans.” Et de signer sitôt après dans le Charivari du 24 avril 1874 un article sous le titre “L’exposition des impressionnistes”. Innocemment, Louis Leroy venait de baptiser le courant le plus célèbre de l’histoire de l’art. Paradoxalement, sur les huit expositions impressionnistes qui accueillirent 58 artistes de 1874 à 1886, seule une, la troisième, verra figurer sur son catalogue le nom “impressionniste”. Parmi ces 58 artistes, seule une dizaine acquiert une réputation internationale.
Cinquante ans après la mémorable “exposition du centenaire” au Grand Palais, 2024 marque les 150 ans de l’impressionnisme, courant artistique né en France au lendemain d’une guerre dévastatrice, la guerre franco-prussienne de 1870, suivie d’une autre en 1871, civile celle fois : la Commune. Plusieurs décennies d’un essor économique sans précédent suivront ces deux conflits tragiques.
Une grande partie des œuvres dites “impressionnistes” se caractérise par le traitement particulier de la couleur et le refus quasi-systèmatique du noir, des sujets simples ne nécessitant aucune référence académique, et une exécution si rapide que l’on pourrait presque compter les coups de pinceaux. Considérées à l’époque comme déroutantes et bâclées, ces toiles sont souvent réalisées en deux ou trois séances seulement. Comparées aux compositions d’Ingres ou de Delacroix, dont certaines demandèrent parfois des années, la technique impressionniste permet en quelque sorte de “rentabiliser” le travail.
(Lire la suite dans le magazine L’Arche 704)
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