Ça y est, l’expo du siècle est lancée ! Ou plutôt devrions-nous dire « l’expo des 500 ans ». Il y a cinq siècles naissait à Vinci, en Toscane, celui qui allait devenir l’un des plus grands génies de l’histoire de l’art : Léonard de Vinci.
Tour à tour peintre, sculpteur, scientifique, urbaniste, architecte, inventeur, De Vinci a porté plus de casquettes que n’importe quel autre artiste auparavant. On ne saurait donc le réduire à l’une ou l’autre de ces activités, toutes exercées avec un talent et une avant-garde incomparables.
Après avoir été marquée par de très nombreux événements partout en France – et plus particulièrement dans le Val-de-Loire où le maître italien et finit ses jours -, le Musée du Louvre conclut cet anniversaire-événement avec l’une de ses expositions les plus attendues et les plus ambitieuses.
Sobrement intitulée Léonard de Vinci, cette grande et inédite rétrospective est consacrée à l’ensemble de sa carrière de peintre, une activité qu’il a toujours placé très au-dessus de toutes les autres, malgré une faible production. On ne lui attribue en effet qu’une quinzaine de tableaux, dont cinq sont propriété du Musée du Louvre : La vierge aux rochers, La belle ferronnière, magnifique portraits de cour réalisé à Milan, La Vierge, l’enfant Jésus et sainte Anne, Saint Jean Baptiste et la bien entendu la Joconde qui, pour des raisons d’organisation et de flux, restera présentée dans son habituelle salle des Etats, fraîchement restaurée.
Grâce à des prêts exceptionnels de plus grandes institutions muséales du monde – British Museum, National Gallery de Londres, Pinacothèque du Vatican, Galleria Nazionale de Parme, Hermitage de Saint-Petersbourg, Galleria dell’Academia de Venise, Metropolitan Museum de New York… -, ce sont en tout plus de cent-soixante œuvres du maître de la Renaissance qui sont offertes au regard des (très nombreux) visiteurs.
Quelques dix années de préparation auront été nécessaires en amont afin de rendre possible une telle concentration d’œuvres au sein d’une même exposition. Sans compter les doutes qui ont subsisté jusqu’au dernier moment pour certains prêts, notamment pour L’homme de Vitruve, dont la présence (malgré tout temporaire) aura tenu en haleine public, commissaires et organisateurs.
De Florence, L’incrédulité de Saint Thomas évoque les premières années passées aux côtés d’Andrea del Verrocchio, l’un des plus grands sculpteurs du 15ème siècle de qui il fut l’élève. Imposant bronze de deux mètres trente de haut réalisé pour l’église florentine d’Orsanmichele, la sculpture trône en majesté dans la première salle… et donne le ton. Au contact de Verrocchio, Léonard va apprendre le mouvement.
En 1482, il rejoint Milan où Ludovic Sforza va lui confier la réalisation de La Cène, vaste fresque ornant les murs du réfectoire des Dominicains de la ville, à Santa maria delle Grazie. Puis, après un bref retour sur ses terres natales de Toscane, où il constate que Rome et Léon X ne jurent que par Michel-Ange et Raphaël, il gagne la France à l’invitation du roi François Ier.
Il faut dire que de 1494 à 1559, les souverains français ont mené pas moins de onze campagnes en Italie, et vont être éblouis par le renouvellement culturel et artistique du pays. A l’instar de ses prédécesseurs Charles VIII et Louis XII, François Ier, roi-mécène, va lui aussi chercher à attirer les artistes italiens en France : Primatice, Andrea del Santo, Benvenuto Cellini et… Léonard de Vinci, qui arrive à Amboise en octobre 1516.
Du château de Cloux au château de Chambord – dont on lui attribue l’escalier à double révolution -, et jusqu’au Clos-Luçay où il est inhumé, De Vinci continuera à travailler avant de s’éteindre, en mai 1519. L’année où débutent les travaux du château de Chambord. C’était il y a tout juste cinq siècles.
Enfin, à l’issue de la visite, une (bluffante) expérience de réalité virtuelle vous invite à un « tête-à-tête » inédit de sept minutes avec la Joconde, tête-à-tête au cours duquel vous approcherez l’emblématique tableau comme jamais auparavant. Entre voyage dans le temps et éclaircissements sur les techniques du maître – le « sfumato », procédé qui consiste en l’application de nombreuses couches de glacis donnant cet effet de profondeur -, cette expérience est à ne pas manquer.
Et alors que l’absence du très contesté Salvator Mundi, tableau le plus cher du monde prétendument « disparu », se fait remarquer (bien qu’un autre exemplaire sur les vingt-deux connus soit exposé ici), on vient de découvrir au château de Valençay, dans l’Indre, qu’un portrait de Machiavel, peint sur bois, pourrait avoir été réalisé par le maître italien.
Cinq siècles après sa mort, Léonard de Vinci n’a donc pas finit de faire couler de l’encre…
Léonard de Vinci, jusqu’au 20 février 2020 au Musée du Louvre.
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