Il s’appelle André Masson, comme le peintre, mais il n’a rien à voir avec celui-ci, même s’il évolue, lui aussi, dans le milieu des arts en tant que commissaire-priseur chez Scottie’s.
Et, ce jour-là, il reçoit un appel d’une notaire de province, maître Egerman, au sujet d’un tableau retrouvé par hasard à Mulhouse et qui ne serait autre qu’un Egon Schiele.
Il y a bien entendu toutes les chances pour qu’il s’agisse d’un faux. L’œuvre d’Egon Schiele est bien connue et a, en partie, disparue lors de la Seconde Guerre mondiale par la faute des nazis qui la considérait comme parfaitement « dégénérée ».
Et puis André Masson évolue dans un univers où tout est plus ou moins erroné : on ment, on fait semblant, on se joue de tout et de tout le monde. Lui-même campe un personnage parfaitement haïssable et qui s’en amuse. Son ex-épouse, Bertina fait juste semblant d’être heureuse malgré l’absence d’amour dans sa vie. La jeune stagiaire qu’il vient de recruter, Aurore, est une véritable mythomane, s’inventant de toute pièce une existence qu’elle modifie au gré des circonstances. Son patron fait semblant de l’aimer, ses collègues de l’apprécier, ses partenaires font semblant de dénigrer une œuvre pour pouvoir ensuite l’acquérir à vil prix. On supporte les caprices méprisants des richissimes clients qui font l’essentiel des ventes d’œuvres d’art.
Bref, tout est trompeur dans cet univers.
Alors, lorsqu’André et Bertina découvrent le tableau d’un tout jeune ouvrier chimiste, ils ne peuvent faire autrement qu’éclater de rire. Et ce rire, contrairement aux apparences, n’est pas de moquerie mais de stupéfaction, car le tableau est authentique : c’est Les tournesols peint par Schiele en 1914, volé par Goering à son légitime propriétaire Karl Wahlberg, galeriste et ami du peintre, puis disparu dans la tourmente de l’après-guerre.
Le tableau est naturellement restitué aux ayant-droit et sera vendu aux enchères par le commissaire-priseur. Tous, spécialistes de l’art, propriétaires, proches, ayant contribué à redonner un peu d’espoir dans cet univers qui en manquait terriblement.
Ce film habile, passionnant de bout en bout et excellemment interprété, est inspiré par le destin tout à fait singulier du véritable tableau Les tournesols d’Egon Schiele, découvert par un modeste ouvrier chimiste dont les parents avaient acheté une maison en viager et, par la même occasion, un tableau noirci de crasse qui se révéla un chef d’œuvre authentique.
Le tableau volé, de Pascal Bonitzer, en salle le 2 1er mai 2024.
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