« Lucian Freud. Portraits », à la National Portrait Gallery de Londres

En préambule aux futurs Jeux Olympiques qui se dérouleront à Londres l’été prochain, la capitale britannique accueille du 9 février au 27 mai 2012 une exposition événement sur un des artistes les plus emblématiques du 20ème siècle : Lucian Freud.

Avec plus de 130 œuvres exposées – essentiellement des nus et des portraits – couvrant une période de plus de soixante-dix ans de travail, Lucian Freud. Portraits permet au visiteur d’apprécier l’évolution de style et de maîtrise de l’artiste.

Contrairement à ses contemporains, Lucian Freud ne faisait pas appel à des modèles pour réaliser ses tableaux, mais à des membres de sa famille ou à des amis proches, intégrant ainsi sa vie privée au cœur même de son œuvre.

De sujets minces, presque maigres, il bascule dans les années 90 vers des sujets plus modelés, voire parfois obèses, comme le montre le portrait de son amie Big Sue, vendu 35 millions de dollars lors d’une vente aux enchères en 2008, faisant de l’œuvre la plus chère pour un artiste vivant. Il avait alors quatre-vingt-six ans.

Exigeant et rarement flatteur, il poussait ses modèles dans leurs ultimes retranchements en les faisant poser pendant de très longues heures, à l’instar de David Hockney qui aurait posé plus de cent-trente heures, le tout dans des positions souvent inconfortables.

On découvre également dans cette exposition le fameux – et très controversé – portrait de la reine Elisabeth II, réalisé à l’occasion du jubilé du règne de la souveraine en 2001, ainsi que sa toute dernière œuvre, débutée quatre ans plus tôt et restée inachevée, Portrait of a hound, représentant son ami et assistant David Dawson, nu, en compagnie de son chien Eli.

Lucian Freud ne peignait alors plus qu’une trentaine de minutes par jour. Début 2011, quelques mois avant sa disparition, il collabore en personne à l’organisation de cette exposition. Une raison de plus, donc, pour y aller sans attendre !

Lucian Freud est né en décembre 1922 à Berlin. Fils de Ernst Freud, architecte, et petit-fils de Sigmund Freud, le père de la psychanalyse, il quitte l’Allemagne pour Londres avec sa famille en 1934, suite à la montée du nazisme dans le pays. En Angleterre, il suit les cours de l’East Anglia School de Dedham, puis ceux du Golsmith’s College de Londres.

Après avoir exposé pour la première fois à la galerie Lefevre, la fin du second conflit mondial lui permet de quitter le pays et de voyager. Il découvre la Grèce, mais surtout Paris, où il reviendra très souvent, et fera la connaissance de Pablo Picasso ou encore d’Alberto Giacometti.

Dans les années 60, son attention se concentre essentiellement sur le nu et le portrait, sujets qui le rendront célèbre dès la décennie suivante.

Son cercle d’ami se compose de Francis Bacon, mais aussi de Frank Auerbach avec qui il fonde « l’école de Londres ». En 1974, une première grande rétrospective lui est consacrée à la Galerie Hayward, et en 1987-1988, une exposition itinérante permet aux grands musées de Paris, de Washington ou de Berlin de faire découvrir à leurs visiteurs l’œuvre de Lucian Freud.

La dernière manifestation à laquelle il assistera sera celle organisée par le Centre Pompidou de Paris en 2010, Lucian Freud, l’atelier, qui accueillera en quatre mois plus de 400.000 visiteurs. Un événement !

Lucian Freud décède dans la nuit du 20 au 21 juillet 2011, dans sa résidence de Londres.

Lucian Freud, Portraits, du 9 février au 27 mai 2012 à la National Portrait Gallery, Londres.

Si vous désirez aller plus loin :

Lucian Freud : Portraits, le catalogue de l’exposition, aux éditions 5 Continents. 256 pages. 29,90€.
Lucian Freud : Peintre de la nudité, aux éditions Découvertes Gallimard. 48 pages. 8,55€.
Lucian Freud : L’atelier, de Cécile Debray, aux éditions Centre Georges Pompidou. 252 pages. 45,50€.

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