« Our boys » : fait de société pour la nouvelle série-choc israélienne

Depuis le 19 janvier dernier, la chaîne Canal + diffuse la première saison de la série israélienne « Our boys », co-écrite par Hagaï Levi — à qui l’on doit déjà « BeTipul » ou encore « The Affair » — et Tawfik Abu-Wael, et réalisé par Joseph Cedar.

Véritablement tremblement de terre en Israël lors de sa première diffusion, Our boys porte à l’écran la tragique histoire de l’enlèvement, puis de l’assassinat à l’été 2014 par des militants du Hamas, de Gilad Shaer, Naftali Fraenkel et Eyal Yifrah, trois adolescents israéliens, près de l’implantation du Gush Etzion, non loin d’Hébron, en Judée-Samarie.

Trois semaines plus tard, le corps de Muhammad Abu Khdeir, un palestinien de Jérusalem-Est, est retrouvé calciné dans la forêt. Un événement qui va donner lieu à de violentes émeutes dans la partie orientale de la ville, et conduire aux opérations « Gardien de nos frères » et « Bordure Protectrice », prémices d’une seconde guerre sanglante opposant Tsahal aux terroristes de la bande de Gaza.

Shimon, un agent du Shabak, le service de sécurité intérieure d’Israël, est chargé d’enquêter et de retrouver les auteurs de l’assassinat du jeune garçon.

Au même titre que l’armée ou la religion, les faits de société, bien que régulièrement portés à l’écran, sont des sujets extrêmement sensibles en Israël.

Et avec sa réalisation aux allures de documentaire, enrichi de nombreuses images d’archives, Our boys ne fait pas exception et met le doigt là où ça fait mal. Et ce jusqu’au plus haut niveau de l’Etat, le Premier ministre Benyamin Netanyahou n’hésitant pas à accuser la série « de nous [israéliens] salir à la face du monde, en proférant des mensonges contre l’État d’Israël », appelant même au boycott de Channel 12, qui co-produit Our boys, et accessoirement multiplie les révélations sur les affaires qui visent le chef du Gouvernement israélien.

Si la question des implantations juives en Judée-Samarie est toujours un sujet de division important au sein de la société israélienne, l’enlèvement et le meurtre de ces trois étudiants à la sortie de leur yéshiva suscita à l’époque une large vague de sympathie envers les habitants du Gush Etzion ainsi que des autres implantations, au point de réunir sous une même bannière deux villes que pourtant tout oppose : Tel Aviv et Hébron.

« En l’espace d’une nuit tragique, les murs sont tombés entre le nord de Tel Aviv et le sud du Mont Hébron. »

Akiva Eldar, journaliste israélien.

Malgré cela, et une fois n’est pas coutume, Our boys est un succès, servi par un casting cinq étoiles bien connu des aficionados de cinéma israélien : Shlomi Elkabetz, qui porte le rôle-titre de Simon et passe pour la première fois devant la caméra, Michaël Aloni (Alata, Les Shtisel), Lior Ashkenazi, Shadi Mar’i (Bethléem, Fauda), Ruba Blal Asfor (Tempête de sable), Noa Koler (The wedding plan), Tzahi Grad (Tu n’aimeras point, Big bad wolves), Adam Gabay (Le cochon de Gaza), Yoram Toledano (HaTufim), Morris Cohen (Le policier)…

Après avoir été diffusé sur Channel 12, puis sur la chaîne américaine HBO en août 2019, la saison 1 de Our boys, qui tire son titre de la campagne qui avait emporté Israël en 2014, #BringBackOurBoys (« Rendez-nous nos garçons »), est diffusée chaque jeudi à 21h05 sur Canal +.

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