Né en juillet 1879 à Varsovie, alors dans l’Empire russe, Shmuel Gelbfisz est le fils de d’Hannah Reban Jarecka et d’Aaron Gelbfisz, juifs hassidiques.
Aîné d’une fratrie de six enfants, son père meurt en juin 1895. Comme des millions de juifs d’Europe de l’Est à l’époque, à seulement seize ans Shmuel décide de quitter la misère pour gagner le Nouveau Monde. Parmi ces immigrants se trouvent de futurs grands noms que le jeune garçon retrouvera quelques années plus tard sur la côte Ouest des États-Unis : Louis B. Mayer, David Selznick, Jacob et Samuel Warner, William Fox…
Shmuel Gelbfisz rejoint d’abord Hambourg, puis achète un billet pour l’Angleterre avec de l’argent habilement dérobé. Il y séjourne quelque temps et finit par embarquer sur le Labrador, direction le Canada. En janvier 1899, il arrive finalement à New York où il s’installe dans le quartier du Bronx.
Introduit dans le monde du spectacle à Broadway, il songe à adapter certaines pièces de théâtre au cinéma, dont les thèmes répondraient aux attentes du public. Aux attentes du “petit peuple” duquel il vient. Lui mieux que quiconque sait ce dont les gens rêvent, et c’est ce qu’il va leur offrir !
Son premier film en tant que producteur, Le mari de l’indienne, il le signe en 1914 aux côtés de Cecil B. DeMille et Jesse Lasky, son beau-frère avec qui il a fondé la Jesse L. Lasky Feature Play Company, future Paramount Pictures.
En 1916, il s’associe avec les frères Edgar et Archibald Selwyn, de Broadway, et lance la Goldwyn Productions, combinaison de leurs deux patronymes. Shmuel Gelbfisz devient Samuel Goldwyn. Mais d’importants problèmes, essentiellement liés à sa difficulté à travailler en partenariat, font qu’il en est évincé en 1924. Là encore, la Goldwyn Productions allait donner naissance à un géant : la Metro-Goldwyn-Mayer.
Peu enclin à devoir rendre des comptes à des associés, Samuel Goldwyn fonde donc sa propre société de production, Samuel Goldwyn Productions.
Pendant près de quarante ans vont s’enchainer succès — et échecs — qui vont mener l’immigré juif polonais au sommet de la gloire et du rêve hollywoodien, carrière couronné par sept Academy Awards en 1946 — dont celui du Meilleur film — pour The Best Years Of Our Life, de Willy Wyler, un long-métrage inspiré par son fils sur le difficile retour des soldats américains après la Seconde Guerre mondiale.
Sam Goldwyn, la légende d’Hollywood, le dimanche 21 mai sur OCS.
Si vous désirez aller plus loin :
Le royaume de leurs rêves. La saga des juifs qui ont fondé Hollywood, de Neal Gabler, aux éditions Calmann-Lévy. 572 pages. 31.90€.
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