Téhéran, 1979. Isaac Amin, son épouse Farnez, et leurs deux enfants, Parviz et Shirin, vivent dans une superbe maison, sur les hauteurs de la ville.
Isaac, gemmologue et joaillier, emploie plusieurs dizaines de personnes au service de clients fortunés tandis que son épouse, femme au foyer, écrit de temps à autre des articles de presse. Leur fils aîné, quant à lui, achève de boucler ses valises, prêt à rejoindre les États-Unis afin de poursuivre ses études.
Mais la capitale, et bientôt le pays tout entier s’embrasent. L’Ayatollah Khomeini et les Gardiens de la Révolution s’emparent du pouvoir, et le Shah et la famille royale sont contraints à l’exil. La musique des Bee Gees et le vin rouge cèdent la place à la charia : les femmes doivent se couvrir, les drapeaux américains s’enflamment, les intérêts occidentaux deviennent des cibles privilégiées.
Dans le même temps, l’écart entre les classes, quasi-inexistant jusque-là, se creuse. Même au sein de leur propre maison où Habibeh, la fidèle servante, influencée par les propos de son fils révolutionnaire, devient méfiante et suspecte.
Les amis d’hier sont aujourd’hui des étrangers sur lesquels on ne peut plus compter.
Occidentalisé, juif, riche, et qui plus est fournisseur du monarque déchu, Isaac Amin est assis sur une poudrière. Ses allers-retours en Israël, où il a de la famille, attirent l’attention des Gardiens. Arrêté, il est suspecté d’être en lien avec le Mossad. Et pour ne rien arranger, son frère, David, berce dans la contrebande de vodka importée de Russie.
Tiré du roman Septembre à Shiraz, de Dalia Sofer, publié en 2007, cette adaptation cinématographique signée Wayne Blair revient sur l’aspect historique et politique de cette révolution qui a fait basculer l’Iran dans l’islamisme. Entre chantages, pillages, rackets, assassinats, tortures physiques et psychologiques, il traite en fond des questions sur l’identité, l’aliénation et l’exil.
Habitué aux rôles forts, Adrien Brody incarne ici un personnage qui peine à admettre la réalité, à la fois sensible et effrayé, séquestré dans des geôles desquelles il ignore s’il ressortira vivant.
Quant à Salma Hayek, sublime et aussi à l’aise dans ses « deux rôles » – celui de la femme occidentale, cheveux lâchés, épaules dénudées et robe cintrée, puis de la femme sous la charia, voile sur la tête, vêtements amples, retenue dans le comportement –, elle incarne une Farnez déterminée, courageuse, dont le seul objectif est de protéger son mari et d’aider sa famille à fuir ce pays, tombé aux mains de révolutionnaires plus attirés par l’argent que par la liberté.
Septembers of Shiraz, de Wayne Blair.
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