Ce jeudi 25 mai débutera pour deux jours la fête de Shavouot commémorant le don de la Torah au Peuple Juif sur le Mont Sinaï. La tradition veut que nous écoutions la lecture des Dix Commandements à la synagogue, suivie de l’étude du Livre de Ruth.
Fin 1962, après avoir rencontré un succès international pour les vitraux de la synagogue Hadassah de Jérusalem, Marc Chagall reçoit sa première commande officielle de l’Etat d’Israël : décorer les murs et les sols du Hall d’État de la Knesset, le Parlement israélien. Il a ici l’autorisation de représenter des êtres humains, traditionnelement interdits dans les synagogues.
Marc Chagall propose un triptyque de tapisseries de près de cent mètres carrés relatant les grands événements de l’histoire juive, illustrés par son propre imaginaire : la Création, la sortie d’Egypte et la traversée du désert, l’entrée à Jérusalem, la diaspora, mais aussi les pogroms, la Shoah, l’Indépendance de l’État d’Israël…
Le don de la Torah à Moïse apparaît à droite de la tapisserie centrale, non loin de l’épisode du Veau d’Or.
Pour réaliser cet ensemble de tapisseries, les premières qu’il réalise, Chagall s’adresse à la Manufacture des Gobelins. L’enjeu est de taille : les couleurs utilisées par l’artiste sont très particulières, et ne figurent pas dans la palette de l’institution parisienne. Durant un an, les Gobelins vont procéder à des essais et créer pas moins de cent soixante couleurs spécialement pour ce projet.
Débuté en février 1965, l’ensemble des tapisseries est achevé trois ans plus tard. Un exploit au regard de la tâche, qui aurait dû prendre dix ans !
Le Hall d’État de la Knesset est officiellement inauguré en juin 1969 par la Première ministre Golda Meir et son gouvernement. Au cours de la cérémonie, le photographe autrichien David Rubinger immortalisera un moment émouvant entre la « dame de fer » et l’artiste. Très proches, Marc Chagall et Golda Meir étaient tous deux originaires de la « zone de résidence » de l’empire russe.
Le Hall d’État de la Knesset est aujourd’hui nommé Hall Chagall. Quant à la Manufacture des Gobelins, elle va être si enthousiasmée par le résultat qu’elle demande à l’artiste l’autorisation d’effectuer une copie de l’une de ces tapisseries pour les collections de son musée.
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