« West Side Story » : le chef-d’œuvre de Broadway s’installe à la Seine Musicale

Attention, quand West Side Story s’installe sur les planches de la Seine Musicale, c’est Broadway qui débarque à Paris ! À partir du 12 octobre et pour 28 représentations exceptionnelles, le tout nouveau temple musical de l’ouest parisien, ouvert il y a quelques mois seulement, accueille ce qu’il convient de nommer sans prétention aucune LA comédie musicale par excellence, West Side Story, qui fête en cette année 2017 le soixantième anniversaire de sa création.

Et pour célébrer comme il se doit un tel événement, ce ne sont pas moins de 32 chanteurs, danseurs et comédiens accompagnés d’un orchestre de 21 musiciens – orchestre dirigé par Donald Chan, directeur musical et chef d’orchestre emblématique de West Side Story, ayant étudié avec Leonard Bernstein – qui invitent le public parisien à (re)découvrir durant plus de deux heures trente ce musical emblématique de Broadway, dans une production qui est aujourd’hui la seule au monde à présenter la chorégraphie originale, telle qu’elle fut créée par Jerome Robbins.

Roméo et Juliette des temps moderne, East Side Story, le titre choisi à l’origine, ne devait pourtant pas voir s’affronter deux gangs rivaux, mais deux communautés religieuses du Lower East Side durant la fête de Pessa’h : une famille irlandaise catholique, les « Jets », et une famille juive, les « Emeralds ». Mais quelques années à peine après la Seconde guerre mondiale et la tragédie de la Shoah, le sujet sensible de l’antisémitisme pose problème. Le projet est abandonné.

Au début des années 50, la question de l’immigration portoricaine et les bagarres entre gangs font régulièrement la une des journaux aux Etats-Unis. Arthur Laurents, auteur et scénariste à succès pour des réalisateurs tels qu’Alfred Hitchcock, s’empare du sujet, et ressort son East Side Story des cartons, s’entourant de Leonard Bernstein pour la musique, de Stephen Sondheim pour les chansons, qui n’est encore qu’un jeune musicien et parolier inconnu, et de Jerome Robbins, qui va signer une chorégraphie monumentale, et en l’absence de laquelle il ne saurait y avoir d’histoire.

Désormais située dans l’Upper West Side, l’action ne porte plus sur la confession de deux communautés, mais sur la rivalité entre deux gangs de jeunes des bas-quartiers, les « Jets », blancs irlandais ou polonais, et les « Sharks », portoricains, pour la domination du territoire. Lors d’une soirée dansante, Tony, du gang des « Jets », rencontre Maria, la sœur de Bernardo, le chef des « Sharks ». Ils tombent immédiatement amoureux. Un rêve et un bonheur à venir détruit par la haine et l’intolérance que vont se porter les deux camps.

East Side Story devient West Side Story, les tensions religieuses cèdent le pas aux tensions ethniques.

Malgré de nombreux doutes, grâce au sérieux et à la noirceur de ce sujet, puisé dans l’actualité agitée de l’époque, aux chansons et aux scènes de danse omniprésentes portées par la musique magistrale de Leonard Bernstein, qui mêle influences jazz et sonorités latino-américaines caractérisant bien l’atmosphère agressive entre gangs, et le focus fait sur les problèmes sociaux et raciaux, West Side Story pose les bases d’un renouveau dans le monde de la comédie musicale et rencontre un succès sans précédent. Traditionnellement habitué à trouver dans ce style de spectacle un moment de divertissement léger, le public américain des années 50 découvre une tragi-comédie sociale qui va tenir le haut de l’affiche durant 732 représentations, avant d’entamer une tournée dans tout le pays.

En 1961, Hollywood entre dans la danse. Jerome Robbins collabore cette fois avec le réalisateur Robert Wise pour une adaptation cinématographique qui voit les rôles-phares de Maria et de Tony portés par Natalie Wood et Richard Beymer. Un autre chef-d’œuvre, couronné par dix Oscars lors de la cérémonie d’avril 1962.

West Side Story est désormais immortel !

Plongée dans des décors de bas-fonds new-yorkais où les claquements de doigts sont légion, les escaliers de secours métalliques renvoient au fameux balcon des « amants de Vérone », et où le public, emporté, ovationne les inoubliables Maria, Tonight et America, la Seine Musicale signe avec West Side Story une entrée fracassante dans le petit monde des grandes salles musicales parisiennes.

S’il est une comédie musicale à voir dans sa vie, c’est West Side Story. Du grand, du très grand spectacle !

Partagez vos impressions

Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.