Alfred-Philibert Aldrophe, un architecte au service des synagogues…

Comme chaque semaine, nous avons le plaisir de vous présenter une étape des prochaines visites guidées de Cultures-J, qui seront présentées entre les 15 et 29 juin prochains dans le cadre du Festival des Cultures Juives.

La synagogue de la Victoire, connue sous le nom de « Grande synagogue de Paris », fût édifiée sous le Second Empire par l’architecte Aldrophe, notamment grâce au mécénat de la famille Rothschild.

La première Grande Synagogue de la rue Notre-Dame de Nazareth étant devenue trop petite, la ville de Paris offrit à la communauté juive en 1866 un terrain qui lui avait auparavant été donné par Napoléon Bonaparte.

Autorisée par Haussmann en même temps que celle des Tournelles, les travaux de la synagogue de la Victoire débutent en 1867.

À l’origine l’entrée principale devait se trouver sur la rue de Châteaudun, plus large, mais Eugénie, épouse de Napoléon III, demanda à ce qu’on la déplace afin qu’elle ne se trouve pas à mi-chemin entre deux églises : la Trinité et Notre-Dame de Lorette.

Largement subventionnée par la famille Rothschild — on surnomme la synagogue de la Victoire « Rothschild schule » —, tous les éléments décoratifs en argent ont été offerts par Gustave de Rothschild et son épouse.

La synagogue de la Victoire, par L. Sigalevitch. Collection du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Paris.

C’est Alfred-Philibert Aldrophe, architecte en chef de la ville de Paris et également architecte de la synagogue de Versailles entre autres, qui est retenu pour le projet. Avec son style roman et néo-byzantin, la synagogue de la Victoire pouvait accueillir jusqu’à 1.800 fidèles, en faisant la seconde plus importante synagogue d’Europe à l’époque, après la Dohany de Budapest.

Elle fut inaugurée en 1874, soit huit ans après le début des travaux, et ouverte au culte l’année suivante. En avril 1890, Alfred Dreyfus s’y maria avec Lucie Hadamard, quelques années avant « l’Affaire ». Durant l’Occupation, elle fut la cible d’un attentat, parmi six autres synagogues de la ville ; son Arche Sainte fut profanée, mais elle échappa à la destruction.

La synagogue de la Victoire est classée Monument Historique depuis 1987.

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