« Billy Wilder », une plongée dans l’âge d’or du cinéma hollywoodien

Couronnée par cinq Oscar et auréolée de succès – mais aussi d’échecs cuisants –, la carrière cinématographique de Billy Wilder est indissociable de l’âge d’or du cinéma hollywoodien.

Plutôt qu’une biographie détaillée de l’emblématique réalisateur, qui fut aussi scénariste et producteur, Patrick Brion choisit de mettre en avant une filmographie s’étalant de ses premiers pas en tant que 2ème assistant réalisateur sur Les hommes le dimanche, en 1929, jusqu’à Buddy Buddy en 1981, en passant bien entendu par Stalag 17, son film préféré qui lui fera claquer la porte de la Paramount pour avoir refusé de changer la nationalité de l’un de ses personnages, Le poison, qui fit de l’ombre à Franck Costello et au lobby des vendeurs d’alcool au point que ceux-ci proposèrent de payer cinq millions de dollars à la Paramount pour détruite les bobines, ou encore le très hitchcockien Témoin à charge, avec Marlène Dietrich.

Au cours de ces cinq décennies, de Berlin, qu’il fuit au lendemain de l’arrivée au pouvoir d’Hitler, à Hollywood en passant par Paris, Billy Wilder aura dirigé Danièle Darrieux, Marilyn Monroe, Shirley MacLaine, Gloria Swanson, Audrey Hepburn, Kirk Douglas, James Stewart, Otto Preminger, Tony Curtis, Jack Lemmon ou Humphrey Bogart dans des chefs-d’œuvre aujourd’hui entrés dans la légende du 7éme art.

Engagé par la Fox, sa rencontre avec Charles Brackett, de la Paramount, sera décisive et donnera naissance à une collaboration fidèle sur sept films jusqu’en 1950 où Billy Wilder, au dernier « clap » de Sunset Boulevard, décide de faire « cavalier seul ». Brackett aura eu sur Billy Wilder une forte influence, « américanisant » sa vision cinématographique jusque-là très MittleEuropa.

S’il s’attire les foudres de Louis B. Mayer, jugeant Sunset Boulevard très anti-hollywoodien, Billy Wilder devient cependant le plus célèbre réalisateur de la Paramount, à laquelle il restera fidèle durant 18 ans.

Le travestissement, l’ambiguïté des sexes et le monde des apparences sont ses thèmes de prédilection, qu’il porte à l’écran dans des films comme Uniformes et jupons courts avec Ginger Rogers, Les cinq secrets du désert ou l’excellent Certains l’aiment chaud, avec Marilyn Monroe, qu’il avait déjà dirigé quelques années plus tôt dans Sept ans de réflexion, et dont la robe blanche s‘envolant au-dessus d’une bouche de métro de New York est devenue un des symboles du cinéma hollywoodien.

Enrichi de très nombreuses citations et souvenirs, le très glamour Billy Wilder de Patrick Brion est une immersion pétillante dans une époque révolue au cours de laquelle ont été signées les plus mythiques réalisations, et qui ne manquera pas de passionner par ses anecdotes tous les férus du 7ème art.

Une seule envie à la lecture de la dernière page : voir ou revoir les films de Billy Wilder.

Billy Wilder, de Patrick Brion, aux éditions du CNRS. 240 pages. 10,00€.

Si vous désirez aller plus loin :

Gravité : sur Billy Wilder, d’Emmanuel Burdeau, aux éditions Lux Canada. 280 pages. 18,00€.
Billy Wilder, de Noël Simsolo, aux éditions Cahiers du Cinéma. 94 pages. 7,95€.

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