Conegliano Veneto, une synagogue vénitienne au cœur de Jérusalem…

A deux pas de la rue de Jaffa, entre le complexe de la Municipalité et le Parc de l’Indépendance, installé dans un bâtiment qui abritait jadis un hospice allemand, le musée d’art hébraïque italien propose une belle collection d’objets représentatifs de l’art juif italien, dont certaines œuvres remontent au 15ème siècle.

Certes, le parcours est assez bref, cinq salles seulement, mais très riche d’un point de vue historique. Les œuvres exposées offrent un bel éclairage sur les différents styles ornementaux et architecturaux des diverses – et nombreuses – communautés italiennes : hanoukkia romaine du 19ème siècle, chaises d’Elie provenant de synagogues de Ferrare ou de Livourne, photographies, rimonim, mais aussi des documents très rares, comme le dessin de la dernière proposition d’emblème du tout jeune Etat d’Israël, la célèbre ménorah dessinée par les frères Shamir et signée de la main de Ben Gourion en 1949, ou bien encore des correspondances entre Théodore Herzl et l’avocat Felice Ravenna, l’un des fondateurs de l’Italian Zionist Federation. Dix-sept lettres et télégrammes d’une correspondance soutenue qui dura deux ans sont ici présentés, à quelques mètres d’un magnifique buste de bronze attribué à… Modigliani.

De nombreuses armoires saintes provenant de différentes synagogues ponctuent également la visite, comme celle, imposante, de la Scuola Grande, une des six synagogues que comptait la ville de Mantoue, ou encore les magnifiques ornements, aujourd’hui restaurés, qui habillaient l’ « Aron HaKodesh » de la synagogue de Ferrare, datant du 17ème siècle. Une photographie d’époque les montre d’ailleurs à leur emplacement d’origine, pour mieux se rendre compte de leur magnificence.

Enfin, la visite s’achève par la visite de la superbe synagogue Conegliano Veneto, toujours en activité pour les offices de shabbat et les jours de fête. Édifiée en 1701 dans le ghetto de la ville du même nom et achevée en 1719, elle a été intégralement démontée et ramenée en Israël dans les années 50, après avoir été abandonnée depuis le départ des habitants juifs de la petite ville de Vénétie, au début du 20ème siècle.

Le travail de l’Arche sainte, faite de bois doré magnifiquement sculpté, est un parfait exemple de décoration de style baroque. Tout autour, les murs sont ornés de médaillons de stuc, reconstitués à l’identique grâce à des photographies d’époque. Quant à l’étage des femmes, dissimulé derrière des cloisons de bois amovibles permettant de suivre la prière, il a été partiellement reconstruit.

Une très belle et très agréable visite, qui invite à l’histoire et au voyage.

Pour plus d’informations, visitez le site du Museum of Italian Jewish Art de Jérusalem.

Si vous désirez aller plus loin :

Les juifs d’Italie à la Renaissance, d’Alessandro Guetta, aux éditions Albin Michel. 210 pages. 7,70€.
L’Italie fasciste et la persécution des juifs, de Marie-Anne Matard-Bonucci, aux éditions PUF. 648 pages. 22,00€.
J’avais 14 ans en 1938 : Souvenirs d’une jeune fille juive en Italie, de Rosemarie Wildi-Benedict, aux éditions Alphil. 130 pages. 19,00€.
L’hiver le plus long. 1943-1944 : Pie XII, les juifs et les nazis à Rome, d’Andréa Riccardi, aux éditions Desclée de Brouwer. 448 pages. 24,90€.
Le guide culturel des Juifs d’Europe, aux éditions du Seuil. 616 pages. 29,40€.
Héritage inespéré. Objets cachés au cœur des synagogues, aux éditions Musée de Strasbourg. 208 pages. 35,00€.
L’âge d’or des synagogues, de Dominique Jarrassé, aux éditions Herscher. 172 pages. 50,00€.
Monuments sacrés. Coffret DVD Arte, coffret 4DVD, aux éditions Arte. 360 minutes. 39,99€.

Et pour la jeunesse :

Judaïsme, Christianisme, Islam, c’est quoi ? Les grandes religions expliquées aux enfants, aux éditions Bayard jeunesse. 78 pages. 16,90€.
Jewish synagogue (en anglais), de Angela Wood et Emma Trithart, aux éditions Franklin Watts. 32 pages. 15,69€.

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