Otto Wagner et l’Art Nouveau viennois à l’honneur à la Cité de l’Architecture

Actuellement et jusqu’au 16 mars 2020, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine présente la première exposition monographique en France de l’un des architectes majeurs de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle : Otto Wagner. 

Inscrite dans le cadre de la « saison viennoise » du musée, qui propose dans le même temps Trésors de l’Albertina. Dessins d’architecture, Otto Wagner. Maître de l’Art Nouveau viennois commémore le 100ème anniversaire du « père de l’architecture moderne ». Une exposition ambitieuse et d’envergure, déjà présentée à Vienne en 2018.

Formé à Berlin et à Vienne, où il débute en 1860, Otto Wagner va s’illustrer tout au long de sa carrière par quelques rares commandes officielles – malgré sa présence à de nombreux concours à Vienne et ailleurs en Autriche-Hongrie -, mais aussi et surtout par des commandes privées, villas ou immeubles de rapport, ces derniers lui permettant de subvenir à ses besoins et d’assurer ses ambitions en tant qu’architecte.

L’ensemble des projets qu’il mènera au cours de sa longue carrière, souvent avec la participation de certains de ses élèves – Joze Plecnik ou encore Josef Maria Olbrich, créateur du Pavillon de la Sécession -, contribueront à la fois à la diffusion de sa pensée, mais aussi à la construction de la Vienne moderne

« Il n’y avait pas de concours auquel il n’eût participé. Mais Otto Wagner était un artiste, et c’est pourquoi le premier prix lui fut toujours refusé ».

Adolf Loos.

Certains de ses travaux les plus emblématiques sont ainsi présentés au fil de l’exposition, riche de quelques cinq cents oeuvres provenant des collections du musée de Vienne, du musée d’Orsay ainsi que de très nombreuses collections particulières. 

Chargé en 1902 de repenser la façade du bureau des dépêches du journal Die Zeit, Otto Wagner, avant-gardiste, va opter pour l’utilisation du béton armé et de l’aluminium, symboles de modernité. Des matériaux qu’il mettra à l’honneur à de nombreuses reprises, mais dont l’exemple le plus abouti est sans conteste la Postsparkasse, la Caisse d’Epargne de la Poste, et sa majestueuse salle des guichets, véritable « basilique du 20ème siècle » que la Cité de l’Architecture et du Patrimoine a joliment « reconstitué » dans le parcours de visite. La Postsparkasse, où décor, mobilier – en partie dessiné par Otto Wagner lui-même – et fonction sont intimement liés l’un à l’autre, sera l’unique édifice public construit par Otto Wagner sur la Ringstrasse.

Architecte, Otto Wagner va également, de 1894 à 1900, être le maître d’oeuvre du chantier de construction et de développement du métro, en charge de l’accroissement maîtrisé de Vienne ainsi que de ses principaux moyens de transport, la population de la ville ayant plus que doublé en moins d’un demi-siècle. Il dessinera ainsi, au même titre qu’un certain Hector Guimard à Paris, les pavillons d’accès au métro, dont celui de la Karlsplatz est le plus fameux représentant. 

L’exposition met également en lumière le vaste projet de l’église Saint-Léopold am Steinhof, ensemble conçu autour de l’hôpital psychiatrique le plus avant-gardiste d’Europe. Elevée entre 1902 et 1907, ses objets liturgiques seront également dessinés par Otto Wagner lui-même, tandis que les cartons des vitraux seront signés par l’artiste sécessionniste Koloman Moser. Un de ces projets de mosaïque, La promesse du Paradis, est d’ailleurs présenté dans cette section. Créés par Koloman Moser à la demande d’Otto Wagner, ces vitraux avaient pour but d’apporter de la couleur à des églises dont les murs blancs étaient jugés trop « dépouillés de toute connotation mystique » par les fidèles. 

Entre autre bâtiment dédié au culte, Otto Wagner signera également entre 1870 à 1873 la synagogue orthodoxe Rumbach de Budapest, sa première commande pour la communauté juive. 

« A chaque époque son art, à l’art sa liberté ».

Devise de la Sécession viennoise.

Replacée dans son contexte historique et politique, Otto Wagner, maître de l’Art Nouveau viennois fait également référence à l’engagement de l’artiste auprès de la Sécession, fondée en 1897 par Gustav Klimt, Oskar Kokoshka et Egon Schiele, désireux de se libérer des contraintes d’une académie aux idées trop étroites. Otto Wagner rejoindra la Sécession en 1899 pour la quitter en même temps que Gustav Klimt, en 1905. 

Une carrière exceptionnelle de près de six décennies, à découvrir ou à redécouvrir actuellement à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

Otto Wagner, maître de l’Art Nouveau viennois, jusqu’au 16 mars 2020 à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.



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Si vous désirez aller plus loin :

Otto Wagner, maître de l’Art nouveau viennois, le catalogue de l’exposition, aux éditions Bernard Chauveau. 320 pages. 44,00€.
L’art nouveau en Europe, de Roger-Henri Guerrand, aux éditions Tempus. 304 pages. 8,50€.
Vienne, fin de siècle. Politique et culture, de Carl E. Schorske, aux éditions Points. 528 pages. 11,50€.
Architecture moderne et autres textes, d’Otto Wagner, aux éditions Parenthèses. 157 pages. 18,00€.
Vienne. Art Nouveau, de Janina Nentwig, aux éditions Place des Victoires. 400 pages. 39,95€.
Ver Sacrum. La revue de la Sécession viennoise 1898-1903, de Valerio Terraroli, aux éditions Skira. 223 pages. 55,00€.

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