Il y a quelques mois, on découvrait dans un appartement de Munich un trésor composé de plus de 1.500 toiles de maîtres – Marc Chagall, Henri Matisse, Pablo Picasso, Max Beckmann, Franz Marc –, pour une valeur estimée à plus d’un milliard d’euros. Sans doute confisquées par les nazis ou vendues par des Juifs persécutés, cette découverte historique montre à quel point tous les trésors spoliés lors de la Seconde guerre mondiale n’ont pas fini de faire parler d’eux.
Dans son très bel ouvrage Œuvres Volées, destins brisés. L’histoire des collections juives pillées par les nazis, Beaux Arts éditions propose de revenir sur certaines des plus fabuleuses collections constituées par d’illustres familles de banquiers, d’industriels ou de diplomates Juifs telles les Cassirer, Alfred et Tekla Hess, Alphonse Mayer, les Rothschild, dont la collection suscita la convoitise des nazis avant même l’invasion de l’Autriche en 1938, mais aussi les frères Bernheim-Jeune, peints par Bonnard ou Vuillard, Ferdinand et Adèle Bloch-Bauer, immortalisée par Gustav Klimt dans Le Portrait Doré, toile aussi célèbre que La Joconde et aujourd’hui exposé à la Neue Galerie de New York.
La politique de spoliation nazie débuta en Allemagne dès l’accession au pouvoir d’Hitler en 1933 puis, gagnant en intensité, elle s’étendit à l’ensemble des territoires occupés au fil des invasions, des organismes spécialisés travaillant même en étroite relation avec le régime collaborationniste de Vichy.
Au cœur de fabuleuses transactions commerciales à l’échelle internationale, les œuvres d’art circulent partout dans le monde, remplissant musées et collections privées « aryennes », mais également cimaises personnelles d’Hitler, de Göring ou d’Abetz.
Prétendre qu’il s’agit-là de la plus grande opération de pillage de tous les temps serait encore peu dire.
De leur confiscation jusqu’à leur redécouverte, en passant par les lourdes procédures de demandes de restitution des survivants et des descendants, c’est à un voyage dans l’histoire politique et artistique du 20ème siècle auquel nous invitent Melissa Müller, Monika Tatzkow et Marc Masurovsky.
Oeuvres volées, destins brisés : L’histoire des collections juives pillées par les Nazis, aux éditions Beaux Arts. 280 pages. 29,00€.
Incoming search terms:
- https://cultures-j com/rothschild-bernheim-jeune-rosenberg-et-la-machine-a-piller-nazie/
Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.