Thadée Natanson : un homme et ses frères, fondateurs de « La revue blanche »

Né en mars 1868 à Varsovie, Thadée Natanson est le fils d’Anne Reich et du banquier Adam Natanson. Bien que né en Pologne, c’est à Paris que le jeune homme suit ses études, avant de fonder La revue blanche en 1889, en association avec ses frères Alexandre et Louis-Alfred.

Durant près de quinze ans, une multitude d’artistes vont contribuer à faire des deux cent trente-sept numéros de La revue blanche le porte-parole artistique et culturelle de l’intelligentsia de l’époque : Léon Blum y fait ses premiers pas de critique littéraire en 1892, Marcel Proust l’année suivante, mais aussi Verlaine, Mallarmé, Apollinaire, Debussy, Gide…

Les pages de la revue, véritables vitrines pour les Nabis et les néo-impressionnistes, sont illustrées par Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, Odilon Redon, Paul Sérusier, Félix Vallotton…., et chaque numéro est accompagné d’une estampe.

Quatre ans après sa création, Thadée Natanson épouse Misia Godebska, pianiste et salonnière qui deviendra la muse de nombreux artistes au début du 20ème siècle. L’une des plus importantes collaborations de Toulouse-Lautrec avec La revue blanche sera non pas une illustration, mais une affiche représentant Misia à la patinoire, élégamment vêtue d’une robe noire et de fourrures.

Affiche de Toulouse-Lautrec représentant Misia Natanson pour La Revue Blanche. 1895.

Lorsqu’éclate l’Affaire Dreyfus à la fin de l’année 1894, Thadée Natanson ouvre les pages de La revue blanche aux défenseurs du capitaine. Engagés, les trois frères signent également en 1898 la pétition de L’Aurore en faveur de la révision du procès.

Ruiné par le projet de La revue blanche, la collection d’œuvres d’art de Thadée Natanson est vendue aux enchères en juin 1908. Il traverse la période de l’Occupation sans être arrêté, et s’éteint à Paris en août 1951.

Du 15 au 29 juin 2023, Thadée Natanson et La revue blanche seront évoqués au cours des visites guidées de Cultures-J, proposées dans le cadre du Festival des Cultures Juives (places limitées).

Si vous désirez aller plus loin :

La revue blanche : histoire, anthologie, portraits (1889-1903), d’Olivier Barrot et Pascal Ory, aux éditions La table ronde. 456 pages. 10,20€.
La vie de Misia Sert, d’Arthur Gold, aux éditions Folio. 416 pages. 10.90€.
Un Henri de Toulouse-Lautrec, de Thadée Natanson, aux éditions RMN / Musée d’Orsay. 270 pages. 19,00€.
Misia l’inspiratrice, de Jo Frémontier, aux éditions Steidl. 256 pages. 28,00€.
La revue blanche, ses amis, ses artistes, de Georges Bernier, aux éditions Hazan. 325 pages. 45,00€.
La revue blanche, une génération dans l’engagement, de Paul-Henri Bourrelier, aux éditions Fayard. 1.200 pages. 45,70€.

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