La Païva : des ghettos russes aux titres de noblesse européens…

En juin prochain, Cultures-J aura à nouveau le plaisir d’être partenaire du FSJU – Centre d’Art et de Culture dans le cadre du Festival des Cultures Juives 2023.

Pour cette nouvelle collaboration sur la thématique des Itinérances, une nouvelle visite guidée sera créée et présentée en exclusivité du 15 au 29 juin, dans le 9ème arrondissement de Paris.

Découvrez avec nous les personnalités personnalités internationales qui seront mises à l’honneur à l’occasion de ce nouveau rendez-vous avec les cultures juives, et débutons assez « légèrement » avec… Esther Lachmann, plus connue sous le nom de marquise de Païva !

Née en 1819 dans un ghetto russe de la « zone de résidence », Esther Lachmann épouse en premières noces un tailleur français, qu’elle quitte rapidement pour rejoindre Paris. Vendant ses charmes pour subvenir à ses besoins, Esther devient Thérèse et intègre l’intelligentsia parisienne par le biais de sa relation avec son amant, le pianiste Henri Herz, qu’elle finira par ruiner.

En 1851, et uniquement pour obtenir un titre de noblesse, elle se marie une seconde fois avec le marquis Albino Francisco de Païva. En guise de cadeau de mariage, ce dernier offre à sa dulcinée un splendide hôtel particulier Place Saint-Georges, dont la façade est décorée dans le style « troubadour ». On raconte que le lendemain des noces, la désormais marquise de Païva aurait dit à son jeune époux que « chacun ayant obtenu ce qu’il souhaitait, [ils pouvaient] en rester là« . L’infortuné et inconsolable mari finit par se suicider quelques années plus tard.

Esther Lachmann, dite « marquise de Païva » (milieu du 19ème siècle)

L’année suivante, en 1852, elle fait la connaissance d’un nouveau parti, le comte prussien Guido von Donnersmarck, cousin d’Otto von Bismarck. Après avoir été marquise portugaise, Esther Lachmann était en passe de devenir comtesse prussienne. De 1856 à 1865, celui qui n’est encore que son amant lui fait construire ce qui est à l’époque « le plus bel hôtel particulier de Paris« , au 25 avenue des Champs-Elysées.

Sculptures de Dalou, cheminées de Barbedienne, peintures de Baudry, son coût colossal défraya la chronique : dix millions de francs-or. A titre de comparaison, l’Opéra Garnier n’en coûta « que » quatre fois plus, quarante millions. L’hôtel de la Païva est aujourd’hui occupé par le très select The Travellers Club, et est ouvert à la visite.

En 1877, après son mariage avec von Donnersmarck et son implication en politique, elle est soupçonnée d’espionnage, et se voit contrainte de quitter la France pour s’installer en Silésie, région de l’actuelle Pologne. 

Esther Lachmann, marquise de Païva et comtesse von Donnersmarck, y meurt au château de Neudeck en janvier 1884.

Si vous êtes intéressé(e) par cette visite, les places (limitées) sont déjà en vente sur Cultures-J, ainsi que sur le site du Festival des Cultures Juives.

Si vous désirez aller plus loin :

La Païva, de Marcel Boulenger, aux éditions Hachette / BNF. 116 pages. 10,90€.
Les diamants de la Païva, de Pascal Avisse, aux éditions L’Harmattan. 242 pages. 14,24€.
L’extraordinaire hôtel Païva, ouvrage collectif aux éditions Les arts décoratifs. 191 pages. 45,00€.

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