Si Shakespeare a eu maintes occasions de se retourner dans sa tombe suite aux massacres que furent certaines adaptations de ses oeuvres, cette adaptation de Nicolas Briançon lui permet de reposer en paix.
Plus qu’une simple adaptation, cette mise en scène apporte une véritable transformation. Bien que l’intrigue de la pièce soit conservée, des modifications et apports scéniques ou dramaturgiques enrichissent la pièce plus qu’ils ne l’alourdissent. Des actes, riches en humour, laissent facilement place à des scènes romantiques, puis tragiques, dans un rythme doux qui reste malgré tout très entraînant.
Les musiciens, présents sur scène, apportent quant à eux une fraîcheur qui devient au fil des heures indispensable, sans altérer ni le rythme, ni la beauté de la pièce. Elle bénéficie en plus d’une métamorphose apportée par les décors et costumes, modernes et n’abîmant pas le charme de Vérone et de ses habitants.
Vous ressortirez de cette représentation changé. Le changement sera de l’ordre du bouleversement pour quiconque ayant déjà connu l’amour, et de l’ordre du premier coup de foudre dans le cas contraire. Ces sentiments ne seront non pas envers Niels Schneider ou Ana Girardot, mais bel et bien envers Roméo et Juliette, si bien représentés, et habités.
Tout comme les autres personnages de la pièce, on ne peut mieux jouer. Je définirais donc ce spectacle comme le meilleur moyen de rêver, d’aimer, d’être touché, et de voyager. Ce voyage Shakespearien permettra à tous de passer un très agréable moment, qui vaut la peine d’être vécu, en assistant à cette poétique et enchanteresse ode à l’amour et à la paix.
Roméo et Juliette, au théâtre de la Porte Saint-Martin, jusqu’au 29 avril. Renseignements et réservations sur le site du théâtre de la Porte Saint-Martin.
Jacques Masson pour Cultures-J.com.
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