5 questions à… Norman Ginzberg, auteur de « Omaha »

Dans le cadre de la sortie de son nouveau roman, Omaha, Norman Ginzberg a accepté de répondre aux questions de Sophie Masson pour Cultures-J.com.

omaha norman grinzberg debaquement plages normandies 6 juin 1944Cultures-J.com : Bonjour Norman Ginzberg, et merci de bien vouloir répondre à nos questions. Quelles raisons vous ont amené à choisir ce thème pour votre livre ? Quelle part a pris dans votre choix le fait que votre père ait été impliqué dans le débarquement ?
Norman Ginzberg : Depuis mon enfance, j’éprouve un vif intérêt pour l’épopée du débarquement, et ce dans toutes ses dimensions : politique, stratégique, humaine et technologique.  Mon père était peu disert sur ce drame auquel il avait participé et qui l’aura marqué jusqu’à la fin de sa vie. Je me rends souvent en pèlerinage sur la plage d’Omaha où il a débarqué le 6 juin au matin et, en fermant les yeux, je le revois progresser sous le feu allemand parmi ses camarades qui y ont été tués ou blessés… Ecrire sur le débarquement était un vieux rêve, confinant parfois à l’obsession, que j’ai réalisé avec Omaha.

Y a-t-il un personnage qui vous ressemble ? Et un à qui vous aimeriez ressembler ?
Entre Karl et Walton, mon cœur balance. J’exècre les nazis, et les SS en particulier, mais je me retrouve dans le sens de l’honneur qui caractérise l’aîné des Zimmermann. Mais la violence et l’effronterie de Walton ne me sont pas étrangères…

Vous citez à plusieurs reprises le Talmud. Que représente-t-il pour vous ?
Elevé par un père d’origine juive qui parlait yiddish et apprenait l’hébreu à la fin de sa vie, et une mère catholique, j’ai constamment oscillé entre les deux religions. Mon père a initié l’enfant de chœur catholique que j’étais au Talmud en m’expliquant que c’était une façon d’honorer mes racines et mes ancêtres. J’espère pouvoir l’étudier en Israël lorsque ma vie professionnelle m’en laissera le loisir. Je sais pouvoir y trouver la spiritualité dont je suis en quête.

Comment choisissez-vous vos noms ? Par exemple celui des personnages principaux, les frères Zimmermann ? Pourquoi leur avez-vous mis sur les épaules une possible identité juive qu’ils ne soupçonnaient pas du tout ?
J’ai choisi le nom de Zimmermann parce qu’il est porté tout à la fois par des Juifs et des non-Juifs. Je voulais ainsi maintenir l’ambiguïté identitaire des deux frères. De nombreux soldats d’origine juive, comme le chancelier Helmut Schmidt, ont fait la guerre dans la Wehrmacht. Il s’est même trouvé quelques Juifs qui ont combattu dans la SS comme en témoigne le livre La tragédie des soldats Juifs d’Hitler. Une façon très personnelle de dénoncer l’antisémitisme, la doctrine nazi et l’essence même de la Shoah.

Quel sera le thème de votre prochain livre ?
Les pérégrinations d’un soldat allemand échoué en Gascogne dans les années 70. Je prépare également une suite de mon précédent roman, Arizona Tom, sur fond de chasse aux mormons polygames à la fin du 19ème siècle.

Propos recueillis par Sophie MASSON pour Cultures-J.com, avec l’aimable collaboration de Norman Ginzberg et des éditions Héloïse d’Ormesson.

Omaha, de Norman Ginzberg, aux éditions Héloïse d’Ormesson. 19,00€.

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