Michel Winaver propose une pièce originale dans sa forme théâtrale, qui découvre les différents temps du quotidien dans « Dissident. Il va sans dire », une des deux pièces de son recueil « Théâtre de chambre ». Focus sur une œuvre originale et magistrale.
En fin observateur, Michel Vinaver, chercheur du quotidien, utilise toutes les formes de parole possibles – discours , chroniques, articles, récits… – pour en donner toute leur dimension théâtrale.
Dissident, il va sans dire nous fait entrer dans l’intimité d’une relation entre une mère et son fils. Sous des formes anodines du plus banal quotidien, nous pénétrons dans un microcosme familial qui trouve tout son sens et les dépasse tous les deux.
Le fils et sa mère entretiennent une relation proche, fusionnelle, tissée de liens fait d’obsessions, de peur, de joie, de doutes, souvent dans les silences et les non-dits.
Ils vivent dans une certaine pauvreté, une certaine solitude et une dépendance affective évidente. Puis, peu à peu, tout au long de la pièce, le fils s’autonomise, prend de la distance, s’engage ailleurs vers de nouveaux combats, s’égare aussi pour enfin quitter le domicile familial et le huis-clos qu’il forme avec sa mère.
Michel Vinaver décrypte tous les codes de notre langage et de notre relation au monde autour d’une écriture complexe à interprétations multiples.
A partir de fragments de la vie quotidienne d’une mère et de son fils se tissent une universalité et une sorte de fatalité tirée d’une tragédie antique.
Les deux espaces de jeu, la cuisine et la chambre du fils, délimitent les actions où tout se joue, du dedans au dehors, de l’intime à l’universel.
La pièce est mise en scène par Hugo Givort, qui en dira :
« Dissident, il va sans dire est un récit captivant, tendre et tragique, tantôt feutré, parfois violent, d’une séparation inéluctable. Il y a quelque chose d’épique dans les silences entre la mère et le fils. »
La pièce, justement interprétée par Judith d’Aleazzo et Pablo Cherray-Iturraldie, se conjugue avec délices et passion.
Ne manquez pas ce spectacle étonnant et captivant.
Dissident, il va sans dire, actuellement à l’Artistic Théâtre.
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