« Eve » : l’héroïne de l’Ancien Testament au cœur du nouveau roman de Marek Halter

Dans Eve, Marek Halter modifie partiellement l’histoire et la généalogie biblique.

Le roman commence à Hénoch. Caïn vient d’être tué. La désolation est palpable.

D’Eve, il ne sera pas question avant les derniers chapitres. Ceux-ci  éclairent le titre et montre qu’il n’est pas usurpé. Marek Halter montre le lien profond entre Eve et l’héroïne du livre, Nahamma, et en quoi ce nom concerne aussi cette dernière, même si ce ne sera jamais le sien.

Suite au meurtre accidentel de Caïn, la ville d’Hénoch rentre dans un rapport désespéré à Elohim. Le jugement est présent sans le pardon, la rigueur sans la miséricorde. C’est un peu comme Rosh-Hashana sans Kippour. En même, temps nul ne se sent coupable ni ne se met en quête de pardon. Chacun rejette  la faute sur le voisin.

La guerre va éclater, plus facile à affronter que le dialogue. Elle est défensive, et pourtant Lemec’h la désire. Il dit vouloir montrer la puissance d’Hélohim.

L’auteur élargit la situation à l’absurdité de toutes les guerres faites au nom d’un dieu.

Si l’action est très lointaine, les thèmes, eux, sont contemporains.

Après la guerre, l’ambiance se dégrade encore malgré la victoire. En fait, Awan l’épouse de Caïn, annonce la disparition de toute sa descendance. Elle confie en secret à Nahamma que seule cette dernière ne périra pas. Face à la prédiction de destruction, chacun panique comme il peut. Certains désirent continuer leur vie là où ils sont, d’autres cherchent l’aide des idolâtres, même si cela représente un danger. Nul ne sait quel sera leur accueil.

Un petit groupe accompagne Nahama vers son destin. Elle part à la recherche d’Eve, et y trouvera également Noé, et son arche.

Eve, de Marek Halter, aux éditions J’ai Lu. 384 pages. 8,00€.

1 commentaire sur « Eve » : l’héroïne de l’Ancien Testament au cœur du nouveau roman de Marek Halter

  1. La vraie « Ève » des hébreux ou la divinité primitive des israélites :
    Dans cette période reculée de l’histoire, la Déesse est la personnification de l’Esprit féminin; elle est l’Esprit divin uni à la beauté, à la grâce, à la maternité. Un nom que toutes les mythologies ont conservé la désigne : HEVA.
    Chez les peuples qui changent le V en B, on a HEBE. Les langues primitives changent facilement les voyelles. On ne les écrivait même pas et l’usage, si instable, déterminait la prononciation que, seule, la tradition fixait.
    Chez les Hindous, en ajoutant à EVA l’article démonstratif D, on fait D-EVA, ou D-EVI. L’H que l’on met devant EVA est aussi, en hébreu, un article HA (la).
    Plus tard, on ajoutera devant ce nom un I, lettre idéographique symbolisant le sexe masculin, qui donnera au nom un caractère hermaphrodite. On écrira alors IHEVA ou IHAVE, et DEVA deviendra DIAVE.
    La divinité n’est, d’abord, qu’un apanage féminin ; peu à peu elle devient mixte et l’on crée des couples divins.
    C’est dans la troisième phase religieuse, seulement, que le « Dieu », séparé du couple, va régner seul.
    Il est utile d’étudier l’évolution du nom divin, qui joue un si grand rôle dans l’histoire des Hébreux.
    Renan dit dans Le peuple d’Israël (p. 82) : « Rien n’incline à croire que IHAVE soit originaire d’Egypte. En Assyrie au contraire, et en particulier dans les contrées chaldéennes araméïsées, voisines du Paddan-Adam, le mot IAHOU ou IHAVE paraît avoir été employé pour désigner la Divinité. La racine HAVA, écrite par un H doux ou un H dur, signifie, en langue araméenne, l’Etre ou le souffle de vie, ou la vie.
    La mère de vie, la première femme s’appelait HAVA.
    « On expliquait le Tétragramme par le verbe haïa qui est la forme hébraïque de Hawa : « Je suis cela qui suis », et je suis devenait un vrai substantif. »
    Fabre d’Olivet, dans sa Langue hébraïque restituée, nous explique aussi l’origine du nom de la Divinité des Hébreux et montre que dans HVH l’aspiration finale tombée avec le temps est celle qu’on appelle quiescente. Puis, après avoir donné des indications très claires sur le sexe de la Divinité primitive, il se reprend et dit (p. 26) : « Je ne veux pas dépasser les bornes que la prudence commande. J’aurai soin seulement de donner au lecteur intelligent toutes les facilités qu’il pourra désirer. »
    Ce nom divin a toujours été considéré comme renfermant « un mystère ». Il s’écrivait seulement avec les consonnes HVH, puisque la primitive langue hébraïque n’avait pas de voyelles. C’est l’usage qui, d’abord, indiquait la manière de prononcer les consonnes ; ce qui rendait impossible la transmission écrite de la prononciation des mots. La tradition orale seule conservait cette prononciation.
    Or, en changeant la prononciation des voyelles, on peut rendre un mot méconnaissable. C’est ce qui arriva pour le nom qui nous occupe. Il fut prononcé d’abord HeVaH ; c’était le nom générique de la Femme, d’où dériva le nom Eva des modernes. En changeant les voyelles de place, c’est-à-dire en écrivant le nom à l’envers, on en fit HaVeH (1), puis, en ajoutant le yod devant le nom, il devint IHaVeH, qui servit à faire le Jehovah des modernes.
    Les Francs-Maçons, qui gardent dans leur symbolisme les traditions de l’Israélisme, ont le mot IVAH parmi les quatre mots sacrés du grade de Maître secret. (Ils le donnent comme une contraction de Jehovah.)
    Ce nom, ainsi écrit, nous fait supposer que, primitivement, Hevah se prononçait Ivah.
    Il est impossible de comprendre l’histoire de la Bible si l’on ne connaît bien l’évolution du nom divin. C’est pourquoi nous nous sommes étendu sur ces étymologies.
    Nous devons aussi rappeler que le mot Dieu, d’abord écrit Diev (jusqu’au Moyen Age l’u finale était un v), vient du mot sanscrit Devâ ou Devi, qui signifiait la « Femme lumière », la « Femme Esprit » ; ce mot Dieu n’apparaît pas dans la Bible primitive où Hevah le remplace d’abord, puis arrive à être caché, supprimé ; enfin on lui substitue le mot « Eternel » quand les traducteurs qui ont voulu masculiniser l’antiquité eurent supprimé tout ce qui est féminin.
    (1) AVE ou EVA, c’est le même nom lu de droite à gauche comme lisent les Hébreux ou de gauche à droite suivant L’usage des Européens.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/histoire-des-israelites.html
    Cordialement.

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