Infiltration en territoire palestinien : « Fauda », la série-choc !

Après un succès retentissant partout dans le monde et une diffusion sur la chaîne Ciné + fin 2017, et en attendant les tous premiers épisodes de la saison 3, les saisons 1 et 2 de la série israélienne « Fauda » sont disponibles en coffret DVD.

Fauda, « Chaos » en arabe, c’est l’histoire individuelle de deux hommes, Doron Kavillio et Abou Ahmad, et à travers eux, de deux peuples : israéliens et palestiniens.

Le premier est un agent infiltré de l’unité Mista’arvim, le second un terroriste qui a le sang de 116 civils israéliens sur le mains, et soi-disant mort depuis un an et demi. Mais les services secrets israéliens découvrent qu’Abou Ahmad, dit « la panthère », est toujours vivant, et qu’il pourrait ressortir de sa cache à l’occasion du mariage de son jeune frère, Bachir.

Doron, l’une des rares personnes à connaître le visage du terroriste, est rappelé pour poursuivre, et cette fois-ci achever, sa mission : l’abattre. Une obsession qui va lui faire perdre tout repère.

Alors certes, le sujet et ses protagonistes sont connus, attendus, et pourraient ne réserver aucune surprise tant le thème à été traité, exploité, décliné même. Seulement voilà, Fauda n’est rien de ce que l’on a déjà pu voir auparavant. Fauda va plus loin.

Tout d’abord, elle est d’un réalisme saisissant. Et pour cause… Ses deux créateurs, Lior Raz, qui tient également le rôle principal, est un ancien membre d’une unité d’agents infiltrés, et Avi Issacharoff est spécialiste du conflit israélo-palestinien pour le Times of Israel. À travers une « fiction », Fauda reflète aussi une réalité, celle du quotidien qu’endurent juifs et arabes, avec leurs lots de tensions, de contraintes sécuritaires, d’attentats…

Ensuite, les deux tiers des épisodes ont été tournés en hébreu et en arabe, un événement qui fait de Fauda la toute première série télévisée bilingue produite en Israël.

Enfin, et c’est sans doute là ce qui pèse le plus, c’est la « normalité », la « banalité » presque avec laquelle est dépeint le personnage d’Abou Ahmad, un terroriste auteur de plus de cent morts mais que, pour la première fois, on ne présente pas comme un monstre sanguinaire, mais bel et bien comme un être humain.

« La façon dont les scénaristes ont illustré le conflit est très juste, honnête et nuancée : des deux côtés, on voit des personnages imparfaits, dotés de capacités de raisonnement, de sentiments ».

Einav Schiff.

Une série d’autant plus compliquée à réaliser qu’elle a été tournée en pleine opération Bordure Protectrice, à l’été 2014, alors que Tsahal et le Hamas s’affrontaient dans la bande de Gaza, à seulement quelques kilomètres des lieux du tournage, obligeant acteurs et équipes à courir aux abris pour se protéger des roquettes tirées depuis l’enclave palestinienne.

Compliquée aussi pour ses nombreux comédiens arabes qui, s’ils ont veillé à la manière dont Fauda les montrerait à l’écran, n’en ont pas moins subi les a priori et foudres de leur propre communauté. Sans parler du quasi anonymat de nombre d’entre eux qui va se transformer, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, en célébrité. A l’image d’Hisham Souleiman, arabe israélien de Nazareth, qui incarne Abou Ahmad et se retrouve projeté sur le devant de la scène, dans l’un des plus gros succès télévisés d’Israël.

Diffusée pour la première fois en février 2015 sur la chaîne câblée israélienne Yes, couronnée par six Ophirs, l’équivalent des Oscars, dont celui de la Meilleure série dramatique, saluée – pardonnez du peu – par Steven Spielberg et Stephen King, Fauda a été achetée par Netflix fin 2016 pour une diffusion à l’international.

Même le Hamas a consacré à Fauda pas moins de trois articles sur son site internet, et Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, l’aurait, dit-on, suivie…

Enlèvement, chantage, engrenage de la violence, désir de vengeance, Fauda est explosif, et montre les multiples facettes de deux peuples en guerre depuis sept décennies, en donnant toutefois ici une dimension humaine à tous ses protagonistes, qu’ils soient israéliens ou palestiniens.

Un parti pris bienvenue, et qui explique sans aucun doute son succès aussi unanime qu’inattendu.

Vous avez demandé de l’action ? Vous allez en avoir ! Fauda !

Si vous désirez aller plus loin :

Fauda : intégrale de la série (saisons 1 et 2, 24 épisodes), de Lior Raz et Avi Issacharoff. Coffret 6 DVD. 840 minutes.
Fauda : intégrale de la saison 1, de Lior Raz et Avi Issacharoff. Coffret 3 DVD. 540 minutes.
Fauda : intégrale de la saison 2, de Lior Raz et Avi Issacharoff. Coffret 3 DVD. 540 minutes.
False Flag : saison 1, d’Oden Ruskin. Coffret 3 DVD. 350 minutes.
Hatufim : saison 1, de Giddeon Raff. Coffret 3 DVD. 520 minutes.
Hatufim : saison 2, de Giddeon Raff. Coffret 5 DVD. 710 minutes.

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