« Glenn, la naissance d’un prodige » : retour sur la légende Glenn Gould…

La nouvelle création d’Yvan Calberac est un véritable bijou théâtral qui rend hommage à l’un des plus grands pianistes de sa génération : Glenn Gould.

Il nous retrace l’histoire et le destin extraordinaires et tragiques de l’un des plus grands artistes du 20ème siècle. Poussée par une mère qui reporte sur son fils unique ses propres rêves, Glenn Gould (et non pas « Gold » qui ferait trop juif…) ne vit que pour et par la musique.

Dès l’âge de deux ans, il vit au rythme du piano et il aura toute sa vie une obsession : apporter une note nouvelle et sa propre lecture originale, quitte à inventer et bousculer les codes qu’il réinvente à son gré.

Mais ce qui l’a marqué plus fortement et le plus irrémédiablement est sa relation fusionnelle avec une mère étouffante, envahissante, qui a toujours dirigé sa vie et l’a élevé dans un climat incestuel, magnifiquement interprété par Josiane Stoléru.

On voit Glenn Gould évoluer sur scène, prisonnier du quotidien, de ses phobies sociales, son hypocondrie et sa qualification d’Asperger, tout en travaillant avec acharnement et passion.

Il connaîtra la gloire et emportera un succès phénoménal auprès des plus grandes scènes mondiales, et enregistrera des centaines d’albums.

Mais sa vie personnelle en pâtira ; il vit isolé de tous, traumatisé dans une terrible solitude, sous la coupe de sa mère, avec un père aimant mais faible et avec comme seule présence son impresario. Il ne connaitra jamais de vie amoureuse et décédera jeune.

Et pourtant, il y a la cousine Jenny qui est — et sera toujours — admiratrice et amoureuse de lui et le qui le soutiendra jusqu’au bout, mais dans un amour inaccessible.

Ivan Calbérac parle de véritable « tragédie humaine shakespearienne » et nous entraîne dans une mise en scène particulièrement vive, rythmée, sans laisser le temps au spectateur de souffler. La direction d’acteur est particulièrement musicale, faisant de la musique, omniprésente, un personnage à part entière.

Ivan Calderac parlera « du travail sur le phrasé, le tempo, les respirations, l’expressivité et le travail de la scénographie proposant des images qui impriment la mémoire ».

Le personnage de Glenn Gould, interprété par Bernard Malaka, est bouleversant car sans complaisance ni démesures, et surtout sans surjouer dans le pathos, mais en la transcendant jusqu’au bout.

Tous ces êtres se débattent pour atteindre le bonheur, chacun à leur façon, mais ont du mal à échapper à un destin destructeur qui les mènera à leur perte et à leur disparition prématurée.

A voir absolument en ce début de rentrée théâtrale.

Glenn, naissance d’un prodige, actuellement au théâtre du petit Montparnasse.

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