Dans Tableau de chasse d’Arnaud Guillon tout commence bien. Des couples sympathiques, des lieux enchanteurs…
Et puis petit à petit les choses dérapent. Tout se délit petit à petit, au gré des transgressions. Tromperies et vengeances se succèdent et au final, il est difficile de savoir qui est chasseur et qui est gibier. La fin, totalement imprévue, laisse une grande place à l’imagination.
Tableau de chasse s’ouvre sur des couples qui semblent faits pour vivre heureux. Peu à peu la réalité s’installe, et la façade de bonheur se lézarde. Le lecteur assiste à l’usure d’un couple, au pouvoir d’accélérateur de l’histoire exercé par le charme d’un divorcé à un moment de fragilité de ce couple.
L’histoire est non seulement accélérée, mais probablement aussi transformée par la liaison d’Eric et de Manon. Ce roman montre bien que toute action entraîne des conséquences.
Là, pour les amants, l’assouvissement de leur désir semble être primordial, les autres importent peu et pourtant cela cause des suites incalculables et irréversibles pour tous. Éric et Manon mordent à pleine dent dans un ersatz de bonheur qui se transformera vite en voie sans issue. Le présent et le passé se croisent, le pardon n’existe pas, et la prescription non plus. Mais rien n’arrive par hasard, chaque fait est lié au moins à un acte précédent.
Un récit tragique avec de belles descriptions, et une descente en enfer toute en douceur.
Sophie MASSON pour Cultures-J.com.
Tableau de chasse
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