« Ça reste entre nous », une comédie entre mariage et divorce…

Deux familles que tout oppose : Jacques, patron du Cac40, et sa femme Elise, conseillère pour de grandes sociétés, résident dans un grand appartement cossu, aux six chambres et aux multiples fenêtres. Puis, André, gérant d’un garage, et son épouse Martine, esthéticienne, qui vivent quant à eux dans un petit pavillon de banlieue.

Elise et Jacques ont invité Martine et André, les parents du jeune marié, à dormir chez eux.  Leurs enfants viennent juste de partir en voyage de noces.

Mais voilà, Jacques a une révélation importante à faire à Elise ce soir. Une révélation qui ne peut attendre davantage : « j’ai décidé de te quitter ». La nouvelle est d’autant plus sismique lorsque Jacques précise : « c’est André que j’aime », Elise ne comprend ni n’admet l’homosexualité de son mari.  Y’a de l’orage dans l’air !

Cependant, Jacques a déjà tout planifié. Il va vivre chez André, et en attendant de régler les derniers détails, Martine ira vivre avec sa femme Elise.

Entre les deux épouses délaissées et qui tentent tant bien que mal de cohabiter, la discussion est un peu compliquée. Elise, femme de pouvoir, autoritaire et qui applique la devise de la Reine d’Angleterre, « Never complain, never explain », fait preuve d’une parfaite maîtrise de soi. Martine quant à elle, plutôt naturelle et spontanée, parait bien trop sensible à ses yeux. Elise sait qu’avec Martine, « une conversation c’est comme une baignoire sabot, il n’y a pas de place pour deux ! », ce qui l’agace au plus haut point.

Malgré toutes leurs différences, elles vont petit à petit se confesser sur la fréquence de leurs relations sexuelles avec leur futur ex-mari, et sur l’infidélité.

Force est de constater que ces quinquagénaires sont confrontés aux tribulations de leurs vies, et à leurs angoisses de l’avenir.

Isabelle de Botton, née au sein de la communauté juive d’Alexandrie, s’est fait connaitre grâce à l’émission Le Petit Théâtre de Bouvard, dans laquelle elle formait régulièrement un trio avec Michèle Bernier et Mimie Mathy, « Les Filles ». Elle a joué dans plus d’une trentaine de pièces de théâtres, notamment dans Adolf Cohen de Jean-Loup Horwitz, en 2015, déjà chroniquée sur Cultures-J.

Dans cette comédie, elle forme avec Michèle Garcia, vue dans Nos chers voisins, un duo remarquable et irrésistiblement drôle. Une performance exceptionnelle pour ces deux comédiennes, face à Pierre Douglas et Bruno Chapelle.

Cette pièce de boulevard de Brigitte Massiot, efficacement mise en scène par Olivier Macé, est une vraie réussite dans le genre. A la fois cocasse, cynique et tendre, elle fonctionne parfaitement avec des comédiens qui semblent vraiment bien s’amuser sur scène. Elle aborde des thèmes actuels, dans ce monde où les mentalités ne cessent d’évoluer.

On ne peut s’empêcher en regardant cette pièce de faire un parallèle avec la série américaine totalement hilarante de Marta Kauffman Grace and Frankie, avec Jane Fonda et Lily Tomlin, cette histoire de deux femmes que tout oppose, l’une femme d’affaires, l’autre hippie et qui vont vivre ensembles suite à l’annonce du mariage de leurs maris respectifs.

On passe un très bon moment et on rit beaucoup avec cette pièce, mais il ne faudrait pas que « Ça reste entre nous », alors on vous le fait partager, et on vous conseille d’aller la voir au plus vite.

Ça reste entre nous, actuellement au théâtre du Gymnase.

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