« Keila la Rouge », le roman inédit d’Isaac Bashevis Singer

Keila la Rouge, personnage principal qui donne son titre au roman d’Isaac Bashevis Singer, prix Nobel de littérature 1978, est mariée avec Yarmy.

Elle ne se prostitue plus, et lui, de son côté, a abandonné ses magouilles. À l’approche de Kippour ils sont heureux, même si leurs finances sont précaires.

Mais voilà qu’un soir, au théâtre, Keila est abordée par une ancienne connaissance qui lui rappelle son passé, tandis que Yarmi, de son côté, y croise « Max le boiteux », qui a des projets pour tous les trois.

Keila est méfiante, craignant que cette incursion ne la contraigne à retomber dans la prostitution, et que cette « association » ne se fasse au détriment de sa vertu, au moment même de Kippour et de la période du pardon, refusant de retomber dans une vie dont elle a réussi à se débarrasser. Keila ne désire qu’une chose : appartenir à Yarmy, et seulement à Yarmy.

Cherchant l’aide du rabbin, elle croise Bunem, le fils de ce dernier, ignorant qu’il a commencé à s’éloigner du judaïsme. Petit à petit ils deviennent proches, et fuient ensemble vers les Etats-Unis, un pays de  liberté certes, mais où ils trouveront surtout une société de laquelle la religion est tenue à bonne distance. Ce qui n’empêchera pas Bunem de dispenser des cours de Torah à des enfants, tout en refusant de célébrer les fêtes chez lui, tandis que Keila cultive son désir de pardon, se donnant corps et âme à Bunem. Ce même Bunem, fiancé à Solcha, dont l’arrestation a provoqué son propre exil, et qui doit venir le rejoindre. S’il n’assume pas sa relation avec Keila, il se trouve cependant incapable d’y renoncer.

Tout en mouvement, Keila la Rouge se déroule au sein de deux communautés juives, dans deux villes éloignées l’une de l’autre, tant du point de vue géographique que du point de vue religieux. C’est une satire à la fois du Petit monde de la rue Krochmalna, à Varsovie, que de la société juive new-yorkaise.

Sophie MASSON pour Cultures-J.com.

Keila la Rouge, d’Isaac Bashevis Singer, aux éditions Stock. 468 pages. 23,00€.

Si vous désirez aller plus loin :

Le petit monde de la rue Krochmalna, d’Isaac Bashevis Singer, aux éditions Folio. 272 pages. 8,30€.
La famille Moskat, d’Isaac Bashevis Singer, aux éditions J’ai lu. 864 pages. 10,90€.
Gimpel le naïf, d’Isaac Bashevis Singer, aux éditions Folio. 250 pages. 6,60€.
Shosha, d’Isaac Bashevis Singer, aux éditions J’ai lu. 374 pages. 7,10€.

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