« L’affaire Wenger », le témoignage de Catherine Weinberger-Thomas

Dans L’affaire Wenger, Catherine Weinberger-Thomas essaie de comprendre le destin de son père, jamais revenu de camp de concentration. Partant de ses racines familiales, elle fouille dans ses souvenirs, dans les papiers qu’elle peut trouver et les témoignages de ceux qu’elle peut interroger, ou juste lire…

Elle amène le lecteur à sa suite et avec lui, tente de comprendre comment ce père qu’elle n’a pas connu a pu ainsi être arrêté et exécuté. Elle cherche aussi à comprendre sa mise à l’écart du PCF, alors qu’il était un membre très actif de la section hongroise, rédacteur en chef de Szabad Szò, écrivant sous différents pseudonymes, dont celui de Wenger.

Lecteur de Marx, il était en désaccord avec la voie choisie par Staline, point de départ de bruits qui se mirent à circuler à son sujet. Sa place au sein du parti fut réduite jusqu’à ce que, de guerre lasse, il se décida à démissionner.

Pris à partie par l’Etat français, il chercha à gagner un autre pays, mais la France, tout en lui notifiant son expulsion, ne lui permis pas d’obtenir les papiers qui auraient pu lui permettre de partir. Non seulement il dû rester, mais il fut emprisonné.

Aucun des plans échafaudés pour quitter la France et se mettre à l’abri ne put aboutir, et il sera déporté vers Auschwitz en tant que juif, après avoir été retenu au camp du Vernet, dans le quartier des protestants. A la fin de la guerre son épouse l’attendit sa vie durant, en vain.

Il était beau, jeune et talentueux.

L’affaire Wenger démontre bien qu’à certaines périodes, cela peut engendrer une succession d’événements très dangereux, et plus encore lorsque le pouvoir en place craint votre opposition.

Sophie MASSON pour Cultures-J.com.

L’affaire Wenger, de Catherine Weinberger-Thomas, aux éditions Flammarion. 360 pages. 21,90€.

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