« Le livre de Hirsh », une analyse du Proche-Orient par Tzvi Fishman

Hirsh, célèbre avocat du Tout Hollywood, a deux crédos : « Tout est pour le mieux », et « Vivre et laisser vivre ».

Tant qu’il vit à New York, ces pensum lui suffisent. Grand séducteur, convaincu que tout s’achète, il évolue sans autre état d’âme que la prochaine conquête qu’il pourra s’offrir.

Ex-scénariste, Tzvi Fishman, l’auteur, construit un récit tout en dialogues. Sur un ton léger et badin, il traite d’un sujet politique autrement plus profond : la politique israélienne à l’égard des habitants des implantations.

Hirsh a deux enfants d’un précédent mariage, dont un fils revenu à un judaïsme très fervent qui, à l’instar de son oncle, le frère de son père, a élu domicile dans les Territoires de Judée-Samarie.

Notre narrateur entreprend ainsi le voyage en Israël pour assister au mariage de son fils. Lui qui se fiche comme d’une guiche de la politique israélienne prend conscience,  ébahi, des contraintes géographiques, constate sur le terrain les effets des Accords d’Oslo et le retrait de Gaza.

Il perd très vite son aplomb face à ces groupes d’irréductibles vivant dans des caravanes, dressant des yeshivot devant chaque parcelle de terre.

Dès son arrivée, il est confronté à la menace terroriste par une vague d’attentats qui sévit sur la frontière de Jérusalem. Dans le même temps, un incendie criminel se déchaine dans un village arabe voisin au cours duquel un enfant palestinien décède. Son fils et ses camarades des implantations se retrouvent impliqués et subissent les interrogatoires musclés de la section du Shabak, dévolue aux suspects juifs.

A partir de là, le récit s’accélère en mille rebondissements. Un thriller mené à un train d’enfer autour d’une galerie de personnages hauts en couleurs. Véritable page turner, ce récit émaillé est de citations de Shakespeare, comme pour souligner la mesure du tragique ne nous lâche pas.

Il conserve ses promesses de bout en bout, nous faisant pénétrer les arcanes du Shin Beit, la police secrète israélienne, sans jamais épargner la politique.

On rit beaucoup, et on est ému par ce récit très enlevé où deux mondes s’affrontent.

Tzvi Fishman, ancien scénariste à succès de Hollywood et revenu à l’observance juive, a fait son alyiah en 1984. Son œuvre a été couronnée par le prix du ministère israélien pour la culture et l’éducation avec des nouvelles sous le titre Le grand romancier américain. Suivent des livres sur le rav Kook, premier grand rabbin d’Israël, une série de romans, Tuvia en terre promise,…

Tsvi Fishman vient également de réaliser un film, Les histoires du rabbin Nachman.

Le livre de Hirsh, de Tzvi Fishman, aux éditions Les Provinciales. 280 pages. 24,00€.

Incoming search terms:

  • https://cultures-j com/le-livre-de-hirsh-tzvi-fishman/

Partagez vos impressions

Cet article vous intéresse ? Laissez un commentaire.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.