Gilles Rozier, fondateur de « L’antilope » et éditeur de la « Jewish literature »

Ecrivain, traducteur, Gilles Rozier a ajouté une corde à son arc en devenant éditeur début 2016.

Avec la complicité d’Anne-Sophie Dreyfus, journaliste puis éditrice dans diverses et prestigieuses maisons, il s’est en effet lancé dans une nouvelle et passionnante aventure avec la création d’une maison d’édition exclusivement dédiée à la « Jewish literature », son domaine de prédilection et un secteur peu développé. En effet, contrairement aux Etats-Unis ou certains pays d’Europe, la France ne rassemble pas de littérature liée au monde Juif sous ce vocable.

Né à Grenoble en 1963, Gilles Rozier a obtenu un doctorat de littérature yiddish sous la direction de Rachel Ertel. Il est aussi diplômé de l’ESSEC, prestigieuse école de commerce.
Dans sa famille maternelle, on parlait le yiddish. Son grand-père, Moyshe, a connu le sort tragique de tant de Juifs à Auschwitz.

Passionné par l’étude des langues, il apprend l’hébreu et va ensuite enseigner le yiddish à l’Université Paris VII, au Centre Medem, mais également lors des universités d’été à Paris et Varsovie.

Après avoir dirigé la Maison de la culture yiddish à Paris pendant 20 ans, il a donc décidé de relever un défi de taille : publier des textes – seulement cinq livres par an – qui témoignent de la richesse des cultures juives sur les cinq continents.

Pour Gilles Rozier, la littérature est bien plus qu’un métier, c’est une véritable passion : « Ma première motivation est d’écrire, c’est ma vie. », déclare-t-il. Il a traduit de nombreux ouvrages et publié plusieurs livres, notamment Par-delà les monts obscurs, Un amour sans résistance, La promesse d’Oslo, Projections privées, ou encore D’un pays sans amour, dont plusieurs ont été traduits dans divers pays.

Sans doute l’intérêt des deux éditeurs pour la culture et la littérature juives s’explique-t-il par leurs histoires familiales respectives, mais également par leur curiosité intellectuelle. Les Editions de l’Antilope proposent donc des textes yiddish, mais aussi des auteurs américains, allemands, polonais et bien sûr israéliens. Autant de découvertes que Gilles Rozier et Anne-Sophie Dreyfus ont à cœur de partager avec un public le plus large possible.

S’ils se défendent de tout repli communautaire, ils souhaitent bien au contraire faire connaître la culture juive dans toute sa diversité et sa richesse.

Pourquoi le choix de l’antilope ? Gilles Rozier répond, non sans humour, que l’antilope est un animal gracieux et exotique – à l’instar de la culture juive – et que ce mot se prononce quasiment de manière identique dans plusieurs langues notamment le français, l’anglais, le russe ou encore le yiddish…

Le tout premier titre publié par les éditions de l’Antilope est aussi un premier roman, celui de l’auteure Rachel Shalita. Intitulé Comme deux sœurs, il entraîne le lecteur dans l’histoire de Véra et Tsiona, deux amies, presque des soeurs, dans la société juive de Palestine des années 20, jusqu’à la création de l’Etat d’Israël. Premier coup de cœur unanime salué par la critique et les lecteurs, ce premier roman traduit et édité par Gilles Rozier s’est vu décerner le Prix Wizo du roman israélien.

L’année 2017 s’ouvre avec la parution de deux premiers ouvrages. Après Freud à Jérusalem : la psychanalyse face au sionisme, d’Eran Rolnik, paraîtra en mars prochain Attendez-moi métro République, d’Hanan Ayalti.

En écrivant une nouvelle page de son histoire professionnelle, Gilles Rozier s’est engagé dans une aventure éditoriale prometteuse en nous faisant découvrir les trésors de la « Jewish literature ».

Patricia DRAI pour Cultures-J.com. 

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