John Jacob Astor, Benjamin Guggenheim, Isidore et Ida Strauss : « Titanic, des vies dorées », de Hugh Brewster

A propos du Titanic, on pensait avoir tout vu, depuis le tout premier film « Saved from the Titanic », sorti quelques semaines à peine après le naufrage, jusqu’au blockbuster mondial signé James Cameron.

On pensait également avoir tout lu, qu’il s’agisse de romans, d’études scientifiques ou plus simplement de bandes dessinées s’inspirant de la tragédie.

Mais Titanic, des Vies Dorées, sorti le 16 février 2012, n’est pas un livre de plus…

Véritable spécialiste du sujet, Hugh Brewster a travaillé en collaboration avec Robert Ballard, l’explorateur qui a découvert l’épave du paquebot, mais aussi avec James Cameron qui s’est inspiré de son Titanic, an Illustrated Story pour réaliser son film en 1997.

Il s’est également appuyé sur des témoignages de rescapés afin de relater de la manière la plus pertinente l’atmosphère qui régnait parmi les passagers de première classe du luxueux transatlantique.

Au fil des 450 pages que compte l’ouvrage, le lecteur est comme invité à remonter le temps, et à embarquer lui aussi pour un voyage inaugural qui promettait d’être mémorable. Il le fut, mais pour une toute autre raison…

10 avril 1912. Les quais du port de Cherbourg, en Normandie, débordent d’agitation. Tandis que des centaines de passagers de troisième classe attendent dans une indifférence presque totale, toute l’attention des dirigeants de la White Star Line et de Bruce Ismay, son président, se porte sur une poignée d’hommes et de femmes aux noms illustres et aux fortunes indécentes.

Parmi eux, John Jacob Astor, quatrième du nom. Milliardaire américain, nommé colonel après avoir financé un régiment d’artillerie au début de la guerre hispano-américaine, propriétaire de quantités d’œuvres d’art et d’hôtels prestigieux – le Waldorf Astoria, le Saint Regis…, ami personnel de Bruce Ismay, il voyage avec sa très jeune épouse, Madeleine Talmage Force, enceinte, et de trente ans sa cadette.

Méprisé, épié, au centre de tous les ragots, le couple a fui les États Unis et a passé une bonne partie de l’année 1911 à voyager en Europe et en Egypte. La nouvelle de la grossesse de Madeleine décide les Astor à rentrer à New York.

Dans les vastes salons de style Ancien Régime aux sols de marbre, aux parois couvertes de boiseries et aux plafonds décorés à la feuille d’or, on croise aussi Isidor et Ida Strauss. Copropriétaire des magasins Macy’s, Isidor Strauss refuse de quitter le navire avant les autres hommes, tandis qu’Ida, son épouse, n’envisage pas de partir sans lui.

« Nous vivons ensemble depuis de longues années, et là où tu vas, je vais » lui dit alors Ida, prête à embarquer dans un canot. Après plus de quarante années de mariage, le couple périra ensemble.

Si Molly Brown quant à elle fut dans un premier temps surnommée la « plouc millionnaire », cette richissime épouse d’un propriétaire de mines d’or troquera rapidement ce sobriquet peu gratifiant pour celui d’ « héroïne du Titanic », quelques semaines seulement après la tragédie.

Militant pour le droit de vote des femmes ou pour la construction de tribunaux pour mineurs délinquants, elle dépensera toute son énergie lors du naufrage pour venir en aide aux rescapés, lèvera par la suite des fonds pour un Mémorial dédié aux femmes victimes du naufrage, et présidera le Comité des Survivants du Titanic jusqu’à sa mort, en 1920.

Aux côtés d’Edith Rosenbaum, journaliste de mode en proie à un mauvais pressentiment avant même le départ, ou encore d’Archie Butt, dandy précieux ami de Theodore Roosevelt, se trouve également à bord un autre passager illustre : Benjamin Guggenheim.

Nouveau riche consacrant son immense fortune aux arts, aux voyages et aux femmes, il vient de passer neuf mois en France et regagne les États Unis pour l’anniversaire de sa fille.

A l’instar de John Jacob Astor, le richissime homme d’affaire voyage en compagnie d’une jeune et jolie jeune femme qui n’est autre que sa maîtresse, Léontine Aubart, une chanteuse de cabaret de vingt-quatre ans rencontrée à Paris. Lors du naufrage, on se souviendra du comportement de Benjamin Guggenheim qui déclarera : « Nous nous sommes habillés de notre mieux et nous sommes prêts à mourir comme des gentlemen. » Il sera un des 1.279 hommes à périr lors du naufrage, sur les 1.667 présents à bord du Titanic.

Ces quelques destins font partie de dizaines d’autres que retrace le passionnant ouvrage de Hugh Brewster. Durant cinq jours, on se croise, on se côtoie, on se méprise, mais toujours dans le luxe et dans l’insouciance jusqu’à cette nuit fatale du 15 avril 1912.

Titanic, des vie dorées : Le destin des passagers de première classe, de Hugh Brewster, aux éditions Gawesitch. 448 pages. 24,50€.

Si vous désirez aller plus loin :

La petite couturière du Titanic, de Kate Alcott, aux éditions Archipoche. 440 pages. 8,95€.
La perte du Titanic. Le témoignage d’un rescapé, de Lawrence Beesley, aux éditions Durand-Peyrolles. 170 pages. 14,00€.
Le seul passager noir du Titanic, de Serge Bilé, aux éditions Cercle Média. 174 pages. 15,00€.
Titanic, de Gilles Milo-Vacéri, aux éditions du 38. 341 pages. 20,00€.
Thomas Andrews, architecte du Titanic, de Jean-Philippe Marre, aux éditions Lulu. 472 pages. 26,38€.
Titanic, de James Cameron. DVD. 187 minutes.

Et pour la jeunesse : 

Titanic, de Sabine Boccador, aux éditions Fleurus. 32 pages. 7,95€.
Le Titanic, de Claire L’Hoër, aux éditions Quelle Histoire. 40 pages. 5,00€.

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