« Le petit Maurice dans la tourmente » : témoignage de Maurice Rajsfus, un gamin du Vél d’Hiv…

Les 16 et 17 juillet 1942, plus de 13.000 personnes sont arrêtées à Paris. Il s’agit de la plus grande arrestation de masse sur le sol français depuis le début de la Seconde guerre mondiale et l’occupation du pays par les allemands.

Jusqu’alors épargnés, cette rafle compte un tiers d’enfants, emmenés avec leurs familles vers le Vélodrome d’Hiver, rue Nélaton, dans le 15ème arrondissement.

Parmi eux, le petit Maurice Rajsfus, sa soeur Jenny, et leurs parents. Mais dans l’après-midi, l’impensable se produit : les enfants âgés de quatorze à seize ans sont autorisés à partir. On imagine sans peine le déchirement qu’engage une telle décision de la part d’une mère : doit-elle laisser ses enfants partir et les protéger de l’inconnu qui les attends, ou les garder à ses côtés avec tous les risques que cela implique ?

La mère de Maurice et Jenny n’hésitera pas une seule seconde.

De retour dans leur appartement de Vincennes — et tandis que la voisine est tranquillement en train d’y récupérer ce qui peut être intéressant, pensant qu’aucun membre de cette famille ne reviendrait —, Maurice et sa soeur vont être livrés à eux-mêmes.

Bien que « libres », marqués de l’étoile jaune, ils ne peuvent plus être des enfants comme les autres. Tout leur est interdit. Et la peur d’être à nouveau arrêté se révèle parfois même plus terrible que la faim.

Dans les mois qui suivront, Maurice apprendra le métier de sertisseur chez un joaillier qui ne va pas hésiter à lui venir en aide. Chargé de la livraison de bijoux de grande valeur, le garçon se rends compte que la pénurie et les restrictions sont loin d’affecter tous les français de manière égale.

Un jour de février 1944, il découvre des affiches rouges placardées sur les murs du métro, propagande nazie informant les parisiens de l’exécution de vingt-trois membres des FTP-MOI, résistants communistes du groupe de Missak Manouchian. Une affiche aux allures d’avertissement et de menace.

Maurice Rajsfus.

Le petit Maurice dans la tourmente, témoignage autobiographique publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, replonge donc le lecteur dans le Paris et la France occupés. Au fil des pages de ce récit illustré par Mario et Michel d’Agostini, on suit avec émotion le parcours courageux de ce gamin qui, du jour au lendemain, se retrouve seul face aux occupants allemands et, peut-être pire tandis que le conflit s’achève, face à des policiers français de plus en plus offensifs, conscients d’avoir fait le mauvais choix.

Les parents de Maurice et Jenny Rajsfus ne reviendront pas des camps polonais dans lesquels ils furent envoyés. Maurice Rajsfus s’est quant à lui étaient récemment, le 13 juin 2020.

Le petit Maurice dans la tourmente, de Maurice Rajsfus, aux éditions TartaMudo. 52 pages. 14,00€.

Si vous désirez aller plus loin :

Une vie, de Simone Veil, aux éditions Livre de Poche. 352 pages. 7,90€.
Je vous écris du Vél d’Hiv : Les lettres retrouvées, de Karen Taïeb au éditions J’ai lu. 217 pages. 5,60€.
Anne Frank et les enfants de la Shoah, de Carol Ann Lee, aux éditions Folio Junior. 272 pages. 7,80€.
La Grande Rafle du Vel d’Hiv : 16 juillet 1942, de Claude Lévy et Paule Tillard, aux éditions Tallandier. 332 pages. 10,00€.
Les enfants dans la Shoah : La déportation des enfants juifs et tsiganes de France, d’André Rosenberg, aux Éditions de Paris – Max Chaleil. 492 pages. 25,00€.

Et pour la jeunesse :

Auschwitz, l’histoire d’un camp d’extermination nazi, de Cloive A. Lawton, aux éditions Gallimard Jeunesse. 48 pages. 14,00€.
La Shoah : des origines aux récits des survivants, de Philip Steele, aux éditions Gallimard Jeunesse. 96 pages. 19,95€.
Le journal d’Anne Frank (roman graphique, édition souple), d’Anne Franl, Ari Folman et David Polonsky, aux éditions Calmann-Lévy. 162 pages. 12,00€.

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