« Lettres à Felice » : correspondance intime entre Franz Kafka et Felice Bauer

Prague, septembre 1912. Attablé à son bureau, Franz Kafka, alors employé administratif dans une société d’assurance, rédige la première des lettres qu’il enverra à Felice Bauer, rencontrée quelques semaines plus tôt.

Bien qu’il soit en pleine écriture de La métamorphose, Kafka n’est pas considéré comme un écrivain. Insomniaque, de santé fragile, c’est dans la nuit qu’il puise son inspiration, mais aussi dans l’attente quotidienne de nouvelles de Felice, restée à Berlin avec sa famille. Des nouvelles dont il ne supporte pas l’absence, sauf éventuellement les jours fériés, lorsqu’il n’y a pas de distribution. Et encore…

Au fil des nombreux échanges qu’il adresse à celle avec qui il se fiancera à deux reprises – sans pour autant jamais l’épouser -, le ton s’allège. Bientôt, les « vous » des débuts se transforment en « tu », les « très chère Felice » en « chérie ». Dans le même temps, l’impatience et les doutes eux aussi se font jour, tout comme l’intimité de l’auteur qui s’y dévoile presque sans pudeur.

Séparé par huit heures de train, seuls ces échanges passionnés offrent au couple le sentiment de proximité et d’union auquel il semble aspirer.

Si leur correspondance durera cinq ans et comptera plus de cinq cents lettres, que Felice Bauer conservera jusqu’à leur publication en 1967, Bertrand Marcos, qui signe ici l’adaptation et la mise en lecture de Lettres à Felice, a choisi de porter sur la scène du théâtre de l’Atelier, pour dix représentation exceptionnelles, celles s’étalant sur la période du 20 septembre 1912 au 2 mai 1913.

Dans le rôle de l’écrivain pragois, on retrouve un Dominique Pinon auquel les expériences de « lectures » dans Inconnu à cette adresse confèrent une aisance apparente, tandis que le personnage de Felice Bauer est campé par la très jolie Isabelle Carré, Molière de la comédienne à deux reprises.

Si ces lectures apportent beaucoup sur l’intimité de celui qui est considéré comme l’un des écrivains majeurs du 20ème siècle, on regrettera cependant la correspondance uniquement kafkaïenne, laissant à la discrétion de chacun le contenu des missives de Felice Bauer à Franz Kafka.

Lettres à Felice, actuellement au théâtre de l’Atelier.



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Si vous désirez aller plus loin :

La métamorphose et autres récits, de Franz Kafka, aux éditions Folio. 224 pages. 4,85€.
Journal, de Franz Kafka, aux éditions Livre de Poche. 674 pages. 9,90€.
Récits, romans, journaux, de Franz Kafka, aux éditions Livre de Poche. 1.518 pages. 26,30€.
Kafka : Oeuvres complètes, tome 1, de Franz Kafka, aux éditions Gallimard La Pléiade. 1.408 pages. 59,00€.
Kafka : Oeuvres complètes, tome 2, de Franz Kafka, aux éditions Gallimard La Pléiade. 1.244 pages. 51,00€.
Kafka : Oeuvres complètes, tome 3, de Franz Kafka, aux éditions Gallimard La Pléiade. 1.712 pages. 59,00€.

Et pour la jeunesse :

Le Kafka, de Francesco Barbieri, aux éditions Mango. 42 pages. 8,00€.

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