Dans « L’Abeille de Fontainebleau » du 25 décembre 1891, les lecteurs pouvaient trouver l’histoire du Château de Vaux-le-Pénil :
Il ne faut pas confondre le château de Vaux-le-Pénil avec celui, voisin, de Vaux-le-Vicomte, appelé aussi Vaux-Praslin et célèbre par les fêtes luxueuses du surintendant Fouquet ; Vaux-le-Vicomte, merveilleusement restauré, est toujours à l’époque propriété de Mr. Sommier.
Vaux-le-Pénil, la nouvelle demeure de Michel Ephrussi, appelé aussi autrefois « Vaux-à-Pénil », du nom d’un de ses plus anciens seigneurs, est à une lieue de Melun, sur la rive droite de la Seine, dominant majestueusement la ligne de chemin de fer dans une sorte de promontoire formé par une anse du fleuve. La situation en est superbe et la vue s’étend au loin sur la ville de Melun et les campagnes environnantes.
Il a été possédé par la famille de Beaumanoir, si célèbre dans notre histoire par le combat des Trente en 1350 où Beaumanoir était chef du parti breton. L’origine du village, qui comprend 800 habitants, date du 12ème siècle. En janvier 1256, Simon de Pénil, seigneur de Vaux, fit plusieurs dons à l’église Notre-Dame de Melun.
« Le parc de Vaux-le-Pénil, clos de murs, contient quarante hectares et est sillonné par de larges allées permettant de le parcourir en tous sens en voiture, au milieu de jolis bosquets et de frais tapis de verdure », dit un vieux bouquin de 1837, Promenade sur la Seine de Montereau à Paris, par G. Maillard. Ce petit livre porte même cette curieuse épigraphe : « Montereau, Melun, Corbeil et Paris ne font qu’une même ville, dont la Seine est la grande rue ».
Curieux rapprochement : dans ce château, aujourd’hui à Mr. Ephrussi de nationalité russe, l’empereur de Russie Alexandre Ier passe en revue les troupes russes et cosaques commandées par Barclay de Tolly, et y reçut mêmes les clefs de la ville de Melun. Il dîna avec son état-major sous l’allée de tilleuls, près du château.
Vers la même époque, l’empereur d’Autriche était aussi à Melun avec un régiment de grenadiers de sa garde. Il habitait une maison du faubourg Saint-Barthélemy et chaque jour, avec deux de ses officiers, François Ier assistait à la messe dans l’église Saint-Aspais.
Dans « L’Abeille de Fontainebleau » du 1er janvier 1892 :
Michel Ephrussi se maria le 23 décembre 1872 avec Amélie Wilhelmine Beer, née le 12 décembre 1850 à Bruxelles, et décédée le 22 février 1924. Fils d’une famille de banquiers juifs russes, il s’occupa beaucoup de transactions commerciales, collectionna de nombreuses œuvres d’art, fut propriétaires de nombreux domaines et d’une écurie de course. Ce couple très mondain eut trois enfants : Louise Nadine (1873-1888), morte dans un accident de chasse ; Louis Alexandre (1878-1880) ; et Marie Juliette Elisabeth Amélie Ephrussi, dite May (1880-1964).
Le « Gil Blas » du 5 juillet 1901 relatait dans sa première page le déroulement du mariage de May Ephrussi et du Prince Ferdinand de Faucigny-Lucinge :
Du mariage entre May Ephrussi et le Prince Ferdinand de Faucigny-Lucinge naquirent Béatrice Marie Nadine Françoise Juliette Amélie de Faucigny-Lucinge, qui épousa Amédée Eugène Marie de Broglie ; Françoise Marie Jeune Thérèse Jeanne de Faucigny-Lucinge, mariée avec Marie Bernard Xavier Matthieu du Durfort Civac de Loge, vicomte de Durfort.
Le Château de Vaux-le-Pénil fut l’une des propriétés Seine-et-Marnaises de Michel Ephrussi, également propriétaire de l’Hôtel de Pompadour à Fontainebleau, du château de Sivry-Courtry, de fermes et d’élevages de moutons…
Du haut de son tertre, le château domine toujours les eaux ombragées de la Seine….
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