« Secret de Polichinelle », premier roman de l’auteur israélien Yonatan Sagiv

Yonatan Sagiv, auteur israélien né en 1979, titulaire d’un doctorat d’études juives à New York, spécialiste du grand romancier S.Y. Agnon et enseignant, publie son premier ouvrage en 2014 en Israël, Secret de polichinelle, aujourd’hui traduit par Jean-Luc Allouche et édité aux éditions de l’Antilope. Un roman jubilatoire qu’on ne lâche pas de sitôt. 

Plus de 470 pages savoureuses au suspens haletant, dans une langue fleurie et directe maniant l’argot, un parler populaire riche et imagé. Voilà de quoi se réjouir d’un premier roman qui promet…

Le héros, Oded Ofer, qui parle à la première personne et au féminin, s’improvise  détective privé, sans formation, ni diplôme, ni clients, afin de gagner sa vie. Mais c’est sans compter sur son intelligence, sa finesse d’analyse et une clairvoyance à toute épreuve pour élucider un meurtre déguisé en suicide.

Secret de Polichinelle, au delà d’être un brillant roman policier aux 1.000 rebondissements et intrigues, plonge le lecteur dans le monde huppé et vicié de l’argent, du pouvoir et de la corruption de la « hight society » de Tel Aviv.

Il y présente une galerie de portraits pas toujours réjouissants, allant de petits délinquants aux gros trafiquants immobiliers, de bourgeoises en mal de sensations aux gigolos, en passant par les enfants paumés…

Oded est sollicité par une jeune femme de la haute bourgeoise, Mira Tamir, dont la sœur Smadar a été trouvée morte, défenestrée d’un hôpital. Suicide ? meurtre ? Le suspens reste entier. 

Des zones d’ombres surgissent dans l’entourage de Smadar, son ex-mari, son mari actuel, ses enfants et beaux enfants, sa secrétaire, son amie de toujours, son infirmier… Tous peuvent être coupables et ont des raisons de se débarrasser de cette femme odieuse, redoutable et… redoutée.

L’auteur a le génie de brouiller constamment les pistes, de nous entraîner dans des certitudes qui nous échappent aussitôt, et surtout de nous faire participer à son enquête, à ses talonnements, à ses déductions parfois limpides, à ses découvertes que l’on suit avec exaltation et impatience tout au long du roman.

Et comme pour beaucoup de romans policiers, le sexe est présent, et l’attirance homosexuelle, la séduction, la vengeance et les mensonges forment la trame de ce livre aux multiples facettes. 

Vous ne le lâcherez plus, pour votre plus grand plaisir.

Secret de Polichinelle, de Yonatan Sagiv, aux éditions de l’Antilope. 474 pages. 23,50€.

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