« Lost Transport » : la solidarité féminine envers et contre tout

Alors que la guerre approchait de sa fin, au début de l’année 1945, les nazis évacuèrent un certain nombre de leurs camps de concentration.

Il s’agissait de préserver ceux, parmi les victimes, qui pouvaient servir de monnaie d’échange lors des futures négociations ; ils étaient nommés Austauschjuden, les « juifs à échanger ».

C’est ainsi qu’un convoi ferré quitta Bergen-Belsen pour se retrouver près du petit village de Trobitz, stoppé par l’avance des troupes soviétiques. C’était le dernier transport, le « transport perdu » et les Allemands s’enfuirent.

Simone et Isaac sont juifs hollandais, ils font partie de ce convoi et, lorsqu’ils parviennent à ouvrir la porte du wagon, c’est pour découvrir la campagne allemande, sous le soleil : on est le 23 avril et, après tout, c’est quand même le printemps.

Avec tous les autres juifs, guidés par les soviétiques, ils vont gagner le village tout proche et s’installer dans les maisons, réquisitionner de la nourriture, trouver un asile provisoire.

Simone et Isaac entrent ainsi dans une maison encore peuplée par les démons du IIIème Reich : tapisserie à croix gammées, portrait du Führer sur les murs. La dernière occupante est une jeune fille, Winnie : elle porte l’uniforme des jeunesses hitlériennes mais elle vient d’assister à l’assassinat de sa mère par les troupes soviétiques.

Une autre personne va trouver asile dans la maison, Véra, qui est femme soldat russe et qui sauve de justesse Winnie du viol que projetaient ses compatriotes.

Et c’est ainsi que va naître, non sans difficultés, non sans souffrance, une sorte de sororité de fait entre la juive hollandaise, la jeune allemande et la militaire russe : les femmes subissent l’oppression masculine, surtout en temps de guerre.

Un autre ennemi est présent, invisible mais tenace, et contre lequel il est difficile de lutter : la typhoïde. Les juifs l’ont propagé à cause de leurs conditions de vie par l’intermédiaire des poux dont ils sont recouverts, et les autorités russes ne disposent pas de médicaments pour enrayer l’épidémie.

Même si la guerre est finie, ses conséquences, en revanche, continuent de poursuivre l’œuvre de mort des nazis.

Ce beau film, dense et sobre, s’efforce d’analyser l’humanité toujours présente chez les êtres : les idéologies sont meurtrières, les dirigeants décident dans le seul but de conquérir et de prospérer, les êtres humains, eux, subissent.

Ces trois portraits de femmes traduisent l’impossible fraternité entre les humains lorsque les conditions de vie sont trop meurtrières, et Saskia Diesing dédie son film à « la mémoire de tous ceux qui ont souffert et se sont sacrifiés ».

Lost Transport, de Saskia Diesing, sera projeté en avant-première dans le cadre du Festival Dia(s)porama.

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