« Un sac de billes » : le chef-d’oeuvre de Joseph Joffo sur les planches

Paris, 1942. L’armée allemande envahit la capitale, et impose aux Juifs de France occupée le port de l’étoile jaune. Dans la cour de son école de la rue Ferdinand Flocon, dans le 18ème arrondissement, Joseph, 10 ans, devient alors une véritable attraction.

Mais sentant que cette occupation pourraient amener avec elle bien des tourments, Roman, son père, décide d’envoyer Joseph et son frère aîné Maurice à Menton, en zone libre, où deux de ses autres frères sont déjà établis. Roman a lui aussi connu la fuite : étant enfant, en Russie, c’est son propre père qui, pour le soustraire à l’enrôlement dans les armées du Tsar, l’avait forcé à fuir.

Avec pour seuls bagages leurs maigres musettes, Joseph et Maurice embarquent dans un train bondé, en direction de Dax. Se méfiant de tout le monde et ne devant sous aucun prétexte dire qu’ils sont juifs, les personnes les plus inoffensives vont toutes devenir suspectes, d’une innocente grand-mère jusqu’à un curé. C’est pourtant ce dernier qui sauvera les deux enfants des griffes allemandes lors d’un contrôle d’identité, en prétendant qu’ils voyagent lui.

Après avoir traversé la ligne de démarcation à Hagetmau, dans les Landes, et avoir échappé de justesse à une rafle en gare de Marseille, ils arrivent finalement chez Henri et Albert où ils apprennent, trois jours plus tard, que leurs parents ont été arrêtés.

Récit autobiographique vendu à plus de vingt millions d’exemplaires et traduit en dix-huit langues, Un sac de billes a été publié pour la toute première fois en 1973 par Jean-Claude Lattès, alors débutant, après avoir été refusé par de nombreuses autres maisons d’édition réputées.

Joseph Joffo, disparu récemment, y raconte sa fuite avec son frère Maurice pour gagner le sud et la Zone libre, tentant d’échapper à la barbarie nazie. Si l’ensemble de la famille parvint à éviter le pire, son père, Roman, sera déporté et assassiné à Auschwitz en novembre 1943. Lui qui avait échappé à l’armée du Tsar n’aura pas survécu à celle d’Hitler.

Déjà porté deux fois au cinéma, en 1972 par Jacques Doillon et en 2017 par Christian Duguay, avec dans les rôles principaux Patrick Bruel, Elsa Zylberstein et Kev Adams, Un sac de billes est actuellement monté sur la scène du théâtre Essaion. Mis en scène par Stéphane Daurat et interprété par James Groguelin, qui campe à lui seul une dizaine de personnages du récit, cette fidèle et énergique adaptation revient sur les heures les plus sombres de l’Histoire contemporaine, lançant un cri d’amour et d’espoir dont le monde a aujourd’hui bien besoin…

Un sac de billes, à partir du 4 septembre au théâtre du Lucernaire.

Si vous désirez aller plus loin :

Un sac de billes, de Joseph Joffo, aux éditions Livre de Poche. 252 pages. 5,30€.
Un sac de billes, de Christian Duguay. DVD. 108 minutes.

Et pour la jeunesse :

Un sac de billes : l’intégrale en bande-dessinée, de Vincent Bailly et Kris, aux éditions Futuropolis. 128 pages. 20,00€.
Un sac de billes, de Joseph Joffo, aux éditions Livre de Poche jeunesse. 448 pages. 5,90€.

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